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MARIUSSE Paul Victor :

Paul Victor MARIUSSE voit le jour le vendredi 21 octobre 1887 à 4 heures à Champis (07440) - au lieu de Garnier.
Il est le fils légitime de Victor Cyprien MARIUSSE, cultivateur, âgé de 29 ans environ et de Fanny Léonie FERAPIE, ménagère, âgée de 24 ans environ.
Signalement : cheveux noirs - sourcils noirs - yeux gris - front bombé - nez fort - bouche ordinaire - visage ovale.
Taille : 1,74 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Paul sera cultivateur.

Paul V. MARIUSSE est décédé le mardi 15 septembre 1914, à l’âge de 26 ans, à Massiges (51).

Matricule 509 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 0378.
Incorporé au Corps le 6 août 1908 comme Soldat de 2ème classe au 40ème Régiment d’Infanterie.
Envoyé en disponibilité le 25 septembre 1910. Certificat de Bonne Conduite accordé.

Rappelé par décret de mobilisation générale le 6 août 1914. Soldat au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale, Groupe 11.
Campagne contre l’Allemagne du 6 août 1914 au 15 septembre 1914.

Combats de Massiges en septembre 1914 :

Dans le département de la Marne, Massiges est une forteresse naturelle dominant la vallée de l’Aisne. Cette colline située au Nord du village, doit son nom aux courbes de niveau qui dessinent sur le terrain et sur les cartes, une main gauche. Les doigts en sont séparés par de profondes échancrures, que les combattants les voyant du fond de leur tranchée, ont appelé ravins. Située à une centaine de kilomètres du site historique du "Chemin des Dames" resté dans la mémoire collective, la Main de Massiges moins connue, est pourtant un lieu où se sont déroulés des combats tout aussi tragiques et meurtriers. Des milliers d’hommes y ont été blessés ou tués. Les premiers combats qui se sont déroulés sur la Main de Massiges ont eu lieu peu de temps après la déclaration de guerre. Rappelons que le 1er Août 1914 c’est la mobilisation générale, et le 3 août la déclaration de guerre. Le 4 août les troupes Allemandes traversent la Belgique et entrent en France. Le 2 septembre 1914 les Allemands sont aux portes de Paris, à 25 kilomètres de la capitale.
La bataille de la Marne commence début septembre 1914. Les monts de Champagne et notamment la Main de Massiges barrent la progression des envahisseurs. L’Infanterie Coloniale défend ses positions. A partir de fin septembre 1914 et jusqu’en septembre de l’année suivante, Français et Allemands sont face à face se livrant une lutte acharnée : c’est la guerre des tranchées, des sapes et des mines, des pilonnages d’artillerie.
Le front est stabilisé sur les Monts de Champagne à l’Est de Reims, dont la Main de Massiges est le dernier contrefort à l’Est avant l’Argonne et Verdun.
La Main de Massiges marque la limite Est du front de Champagne à la jonction du front de l’Argonne. Les Allemands se sont, dès leur repli début septembre 1914, retranchés sur cette hauteur naturelle dont chaque doigt forme un bastion de cette forteresse naturelle. C’est sur cet obstacle que butent dès le 13 septembre 1914, les troupes du Corps d’Armée Colonial de la 4ème Armée française. Dès septembre 1914 la Cote 191 est le théâtre de combats où se distingue la 2ème Division d’Infanterie Coloniale composée des 4ème, 8ème, 22ème et 24ème Régiments d’Infanterie Coloniale. Le 26 du même mois, le 4ème R.I.C. s’empare de la butte et fait plus de 200 prisonniers. A partir de cette date les troupes françaises, des marsouins, tiennent la position et s’y accrochent.
La ligne occupée, accrochée aux pentes Sud de la Main de Massiges, entre la Cote 191 et le ruisseau de l’Etang, est complètement dominée par les tranchées ennemies qui couronnent la crête. Tout mouvement de jour y est impossible : les patrouilles ne peuvent se déplacer que très prudemment, devant un ennemi très vigilant et d’autant plus actif qu’il se sent fortement soutenu par une nombreuse artillerie. Cette relève faite en plein jour est pénible, et nous occasionne des pertes sérieuses.

Le 13 septembre 1914, le bataillon Monneot du 8ème RIC cantonne à la ferme d’Hauterives et constitue l’avant-garde de la colonne. A 12h30 au moment où le bataillon franchissait le front de Gizeaucourt, l’avant-garde fut accueillie par des obus ennemis (77 de campagne et 105 fusant).
Le 14 septembre 1914, les 2 bataillons du 8ème RIC stationnant à Valmy rejoignent la colonne par la route Valmy - Braux-Sainte-Cohière. Arrivée à l’Est de la Cote 181 (sud-ouest de Berzieux), l’artillerie envoie des obus en avant du 4ème RIC qui précède le 8ème RIC.
Vers 10 heures, alors que les bataillons de première ligne viennent à peine d’arriver sur leurs positions, les patrouilles envoyées en avant signalent qu’un fort détachement ennemi menace l’intervalle séparant les deux bataillons. Une compagnie de soutien, la 8ème, est alors immédiatement placée dans cet intervalle et dans une position perpendiculaire au front occupé. Reçu par des feux de flanc et de face, l’ennemi qui, bien soutenu par le feu de trois batteries bien dissimulées a pu s’approcher à moins de 100 mètres de nos lignes, est finalement repoussé. Nous subissons des pertes sévères, (4 officiers et 250 hommes hors de combat), mais nous conservons toutes nos positions ; la nuit se passe sans incident.
Du 17 au 26 septembre 1914, l’ennemi ne manifeste pas d’activité sérieuse sur le front du Régiment. Les unités profitent de ce calme relatif pour organiser leurs positions, mais les travaux très pénibles ne peuvent s’effectuer que la nuit. Le village de Massiges, où les unités sont en réserve à tour de rôle étant quotidiennement bombardé par l’artillerie ennemie, finit par être abandonné et les hommes couchent en permanence dans les tranchées qui sont approfondies et aménagées en conséquence : banquettes de tir, niches individuelles, créneaux. Pendant quelques jours, les pertes occasionnées par le tir de l’artillerie allemande continuent cependant à être fortes, en raison du manque de boyaux et de l’insuffisance des tranchées hâtivement construites avec les outils portatifs. La distribution des outils de parc et l’organisation des travaux sous la direction des gradés du Génie, permettent d’améliorer la situation.

Le soldat MARIUSSE Paul Victor de la 1ère Cie du 1er Bataillon du 8ème RIC est disparu au combat le 15 septembre 1914 à Massiges (Marne). Son décès a été fixé au 15 septembre 1914 suivant jugement déclaratif du Tribunal de Tournon du 11 avril 1921.

Mort pour la France.
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