A la découverte de Champis > Centenaire de la Guerre 14 / 18 : Nos Champinois Morts pour la France

Il y aura un siècle cette année, débutait la Première Guerre Mondiale. Ce conflit, hors du commun, laisse encore de profondes blessures à toutes les Nations qui y furent engagées.
60 millions de soldats y ont participé – 9 millions y sont morts – 20 millions y furent blessés. Tout cela au cours de 5 années et sur un Front de plus de 600 kilomètres allant de la Mer du Nord à la frontière Suisse.
Cette Guerre fut qualifiée de « Totale », avec l’apparition d’armes nouvelles comme la Mitrailleuse, l’Avion, et les Chars, mais aussi plus terrifiantes comme les Gaz de Combat (Sarin, Ypérite, gaz Moutarde…), les Mines, les obus au Phosgène, des Shrapnels (ou obus à balles). L’artillerie devint de plus en plus monstrueuse aussi, avec des canons et mortiers dont le calibre allait jusqu’à 380 mm et même 420 mm.

Souhaitant donner une seconde vie à tous ces soldats j’ai demandé à Freddy HOFFERT et Nathalie MAILLET de l’association SAGA de reconstituer le dernier parcours des 26 poilus de CHAMPIS.
Cette reconstitution du dernier parcours des « Morts pour la France » de Champis nous emmène pratiquement sur tout le Front Ouest, dans des Batailles comme Verdun, la Somme, l’Alsace-Lorraine, mais également dans des Combats moins connus comme ceux de Lagarde, de Flirey, de Mametz, de Massiges, de Crouy, de Lunéville, de Soupir, de Metzeral, du Bois de La Gruerie, du Bois de Chaulnes, du Poteau d’Ailles, du Reichackerkopf, etc….. ! Il y en a également qui ont combattu sur d’autres Fronts : un aux Dardanelles à la Bataille de Gallipoli, et un autre à Leskovec en Serbie.

Chaque article est composé de la même manière, suivant ce que nous avons pu trouver comme documents sur chaque soldat. Dans l’ordre :
-  Sa naissance, son identité, sa filiation, sa profession.
-  Sa description orale voire sa photo.
-  Ses différentes affectations militaires (où l’on remarque que beaucoup avaient déjà terminé leur Service Militaire avant 1914 et ont été rappelés à la Mobilisation Générale), et ses Citations d’avant la Grande Guerre.
-  Le dernier Régiment auquel il appartenait lorsqu’il est disparu.
-  Un petit résumé de la dernière Bataille ou du dernier Combat dans lesquels il fut engagé et où il a perdu la vie.
-  Le détail de ses derniers jours de combat dans son Unité avant de disparaître (chaque fois que les JMO* de son Régiment existaient pour cette période).
-  Tous les détails connus sur sa mort ou sa disparition, et toutes ses Citations.

Extraits écrits par Joel Delarbre tombé au front le 9 Juin 1915.

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ALBOUSSIERE Florentin Léon Marc

ALBOUSSIERE Florentin Léon Marc :

Florentin Léon Marc ALBOUSSIERE voit le jour le jeudi 24 janvier 1889 à 2 heures à Champis (07440) - au lieu de Margier.
Il est le fils légitime de Raymond Louis ALBOUSSIERE, cultivateur, âgé de 48 ans environ et de Marie Sophie VINARD, ménagère, âgée de 44 ans environ.
Signalement : cheveux et sourcils châtains - yeux bruns - front bombé - nez fort - bouche moyenne - menton et visage ronds.
Taille : 1,58 m.
Degrés d’instruction : 3.

Florentin sera cultivateur.

Son père Raymond meurt avant 1910, Florentin est âgé de moins de 20 ans.

Sa mère Marie meurt après 1910, Florentin est âgé de 20 ans au moins.

Florentin L. M. ALBOUSSIERE est décédé le jeudi 18 avril 1918 à 7h30, à l’âge de 29 ans, à Leskovec (Serbie) - près du Lac Prespa.

Matricule 82 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : C 04986.
Arrivé au corps le 1er octobre 1910 et soldat de 2ème classe le dit jour. Embarqué pour l’Algérie le 9 octobre 1910, puis passe au Maroc le 11 mai 1911.
Reçu la médaille commémorative des opérations du Maroc avec agrafe Maroc.
Citation " sous un bombardement des plus violents, s’est précipité avec leur caporal pour dégager 4 hommes pris sous l’éboulement d’un abri et grâce à leur activité et leur diligence a réussi à les ramener vivants".
Croix de Guerre avec étoile vermeil.
Envoyé en disponibilité le 25 septembre 1912.
Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale du 1er août 1914. Arrivée à la 15ème Section d’Infirmiers le 3 août 1914.
Le 14 août 1917, soldat de 2ème classe au 176ème Régiment d’Infanterie, 1er Bataillon, 3ème Compagnie

Combats sur le Front d’Orient en 1918 :

En 1916, l’Armée française d’Orient (AFO) fait partie des Armées Alliées d’Orient (AAO) regroupant des troupes de l’armée britannique, de l’armée serbe, de l’armée italienne, de l’armée russe et de l’armée grecque qui en 1918, sous les ordres du général d’armée Louis Franchet d’Esperey, provoquent la défaite de la Bulgarie, reconquièrent la Serbie et la Roumanie, puis envahissent l’Autriche-Hongrie.
L’écrasement de la Serbie va figer la guerre dans les Balkans jusqu’en 1918. Dorénavant, les deux camps entrent dans une guerre de position. Les restes de l’armée serbe sont utilisés afin de compléter l’Armée d’Orient dont le front s’étend de l’Albanie à la Thrace. Chaque pays envoie des renforts sur ce front, faisant de l’armée de Salonique la vitrine de l’internationalité des armées alliées (Britanniques, Français, Grecs, Italiens, Macédoniens, Russes, Serbes). Ils se battront contre la Triplice qui y envoie des Allemands, des Austro-Hongrois, des Turcs et des Bulgares.

Le 20 mars 1918, l’ennemi a déclenché un violent tir d’artillerie sur les positions du 176 ème RI. A la faveur de ce bombardement, il a pu pénétrer dans un élément de la tranchée de "La Griffe" où il nous a enlevé 3 hommes. Au même moment, une reconnaissance ennemie a abordé "la Pyramide" et a été facilement repoussée. Perte de la journée : 1 tué - 10 blessés - 3 disparus - 2 chevaux tués.
Le 9 avril 1918, au cours d’une reconnaissance dans le but de repérer un petit poste et si possible de le surprendre, le sergent LEROY est tué et un soldat disparu. La reconnaissance éventée s’est retirée après avoir infligée des pertes à l’ennemi. Perte de la journée : 1 tué - 1 disparu - 1 blessé léger.
Le 12 avril 1918, vers 3 heure du matin, une petite patrouille ennemie a essayé de franchir nos réseaux. Une seconde patrouille a tenté de s’approcher de la "Pyramide". Elles ont été dispersées par nos tirs de mousquetterie.
Le 18 avril 1918, le peloton de retenu de la 2ème Cie relève le peloton de la même Cie tenant le point appui D1. Perte de la journée ; 1 tué (le brancardier ALBOUSSIERE) - 1 blessé, tous de la 3ème Cie.

Le soldat Florentin ALBOUSSIERE de la 3ème Cie du 1er Bataillon du 176ème RI est mort le 18 avril 1918 à Leskovec près du Lac Prespa en Serbie, en effectuant courageusement sous le bombardement son service de brancardier.

Citation à l’ordre du corps d’Armée le 1er mai 1918
"Brave et excellent soldat, blessé mortellement le 18 avril 1818 en remplissant courageusement sous le bombardement de leur position, son service de brancardier".

Mort pour la France, tué à l’ennemi.
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DALBOUSSIERE Paul Pierre

DALBOUSSIÈRE Paul Pierre :

Paul Pierre DALBOUSSIÈRE voit le jour le dimanche 27 octobre 1889 à 20 heures à Saint-Sylvestre (07) - au lieu de Rivat.
Il est le fils légitime de Joseph Ennemond DALBOUSSIÈRE, cultivateur, âgé de 36 ans environ et de Fany Julie CHALAMET, ménagère, âgée de 23 ans environ.
Signalement : cheveux blonds - yeux gris - front couvert - nez moyen - visage ovale.
Taille : 1,60 m.
Degré d’instruction générale : non indiqué.

Paul sera cultivateur.

Paul P. DALBOUSSIÈRE est décédé le vendredi 23 juin 1916, à l’âge de 26 ans, à La Panne (Belgique).

Matricule 1776 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 09009.
Célibataire domicilié à Champis.
Exempté pour faiblesse générale. Classé Service Auxiliaires en décembre 1914.
Incorporé au 7ème Régiment de Génie, 15ème Compagnie, Groupe 10, en février 1915. Soldat Sapeur-mineur de 2ème classe.
Campagne contre l’Allemagne du 1er février 1915 au 21 juin 1916.

Après la 2ème Bataille d’Ypres de 1915 :

Après les offensives de 1915, le saillant d’Ypres connaît un calme relatif jusqu’au printemps 1917. Les offensives britanniques de 1915 dans les Flandres françaises (Loos et Aubers) ne remporteront pas plus de succès que l’attaque chimique allemande du début d’année. Ces échecs successifs obligent chacun des camps à revoir sa tactique pour les années à venir. Côté Allemand, ces changements mèneront à l’offensive à outrance de Verdun, de février à novembre 1916 à laquelle répondra la résistance acharnée des poilus Français, notamment à Douaumont. Côté Britannique, la reprise en main des troupes par l’état-major aboutira au désastre de l’offensive de la Somme en juillet 1916, la plus grande perte en homme enregistrée par l’armée anglaise jusqu’alors. Ce ne sera que début 1917 que Sir Douglas Haig, général en chef des troupes britanniques, se décidera à réinvestir le front des Flandres pour lancer l’offensive la plus désastreuse de toute : l’attaque de Passchendaele.
Le Génie militaire est l’ensemble des techniques d’attaque et de défense des places-fortes, des postes et de construction des infrastructures nécessaires aux armées au combat. Le terme désigne par extension le corps des troupes de cette arme. Un homme du Génie, appelé aussi ingénieur de combat, pionnier ou sapeur, est un militaire spécialiste des techniques du génie militaire et de leur mise en œuvre dans des conditions de combat. Le génie militaire peut donc accomplir une grande variété de tâches dont des fortifications, constructions ou réparations de routes, de ponts, de voies de chemins de fer ou toute infrastructure de transport, pose ou destruction de champs de mines, etc. De manière plus générale, il doit permettre ou faciliter le mouvement ou le soutien aux forces amies, et gêner le mouvement des forces ennemies. Pendant la guerre 1914-1918, il y eu une véritable guerre des mines. Ce travail est très particulier, technique, pénible, dangereux. Les mineurs de métier étaient donc logiquement les premiers recrutés pour ce travail. Les pionniers étaient des hommes d’autres armes, généralement de l’Infanterie, qui étaient utilisés comme auxiliaires du Génie. Comme ils n’avaient pas de formation, leur travail consistait essentiellement à creuser. Certains étaient en subsistance au Génie, tout en continuant à appartenir à leur unité. Ils étaient réintégrés lorsque le travail était fini, mais parfois ils étaient mutés au Génie dont ils venaient grossir les rangs.

En avril 1916, la Cie 15/1 du 7ème Régiment de Génie est affecté à la 29ème Division d’Infanterie (dont fait partie le 165ème RI) du 15ème Corps, de la 2ème Armée dans la région fortifiée de Dunkerque.
Après quelques jours de repos dans les faubourgs de la place-forte, le régiment est chargé de la défense des Dunes ( rive droite de l’Yser ) et de Nieuport-Bains.

Le 12 juin 1916, à 23h, une patrouille composée d’un officier et de 10 hommes tentent un coup de main sur le poste ennemi de la Grande-Dune. A 23h15, ils arrivent en rampant jusqu’à 4 mètres de la tranchée allemande où le signal de l’attaque est donnée. Les hommes bondissent jusqu’au parapet de la tranchée ennemie, mettant en fuite les sentinelles surprises qui n’ont pas eu le temps de tirer un coup de fusil. La tranchée étant très profonde pour y sauter, les hommes ne purent remplir leur mission ; ils lancent des grenades et déchargent leurs revolvers sur les sentinelles ennemies. Quelques allemands sont atteints, presque aussitôt d’autres ennemis s’élancent dans la tranchée et lancent des grenades. Jugeant qu’il n’est pas possible de poursuivre l’opération, le commandant de la patrouille décide de la retraite.
Pertes du 10 juin au 23 juin 1916 : 1 tué - 5 blessés.

Soldat sapeur-mineur à la Cie 15/1 du 7ème régiment de Génie, DALBOUSSIERE Paul Pierre tout d’abord malade est évacué sur l’intérieur le 27 février 1916 et revient aux Armées le 17 juin 1916.
Blessé mortellement à Nieuport en Belgique, DALBOUSSIERE Paul Pierre est évacué le 22 juin 1916 sur l’ambulance Océan La Panne, en Flandre occidentale (Hôpital de campagne belge situé dans la cité balnéaire de La Panne, à 12 kilomètres du front) où il décédera le 23 juin 1916 à 6h du matin des suites de ses blessures (plaie pénétrante de l’abdomen : éclatement du foie).

Mort pour la France.


DEAGE Henri Elie

DÉAGE Henri Elie :

Henri Élie DÉAGE voit le jour le vendredi 10 mai 1895 à 2 heures à Champis (07440) - au lieu d’Orcival.
Il est le fils légitime de Reymond DÉAGE, cultivateur, âgé de 32 ans environ et de Marie Sylvie ROUX, ménagère, âgée de 33 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - yeux châtains - front moyen - nez rectiligne - visage long.
Taille : 1,61 m.
Degré d’instruction : 2.

Henri sera cultivateur.

Henri É. DÉAGE est décédé le mardi 15 juin 1915, à l’âge de 20 ans, à Metzeral (68).

Matricule 1914 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 4982.
Arrivé au Corps le 18 décembre 1914. Soldat au 6ème Bataillon de Chasseurs, Groupe 11.
Campagne contre l’Allemagne du 18 décembre 1914 au 15 juin 1915.

La bataille de Metzeral (juin 1915) :

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Théâtres d’opérations secondaires, l’Alsace, région éminemment symbolique et les Vosges en particulier, n’en restent pas moins le lieu de combats féroces qui marqueront autant le sol que les esprits. Après d’intenses luttes, les opérations militaires se déplacent dans la Grande Vallée (début 1915) alors que dans le même temps des combats acharnés ont lieu au Hartmannswillerkopf, qui devient le symbole de la Bataille des Vosges. Nommé au commandement de la 47ème Division d’Infanterie, le Général Pouydraquin obtient l’autorisation de conjuguer ses forces avec celles du général Serret à la tête de la 66ème DI. Ces opérations avaient pour but de refouler les troupes ennemies au-delà de la haute vallée de la Fecht. Après de vaines tentatives, les deux généraux se décident pour une grande offensive. Le 9 juin 1915 la population de Metzeral et de Sondernach est évacuée. Le 15 juin l’assaut est mené. Les troupes de la 47ème division se mettent en branle. Montagnards de Savoie, du Dauphiné, du Massif Central et de la Provence partent à l’attaque. La 66ème division quant à elle se heurte à une vive résistance à l’Hilsenfirst. L’assaut sur Metzeral est donné le 20 et 21 juin par les deux divisions. Le combat a lieu dans le village-même. On se bat au corps à corps, à coup de crosse, de baïonnette pour reprendre des rues, le cimetière, la gare… ! Un communiqué allemand du 23 juin 1915 fait état de la prise des deux localités de Metzeral et Sondernach, et le 24 la bataille de Metzeral est officiellement remportée par les troupes françaises. Metzeral et la haute vallée de la Fecht sont en ruines. Un mois s’est à peine écoulé qu’une autre bataille commence, celle du Linge le 20 juillet 1915 appelée à devenir le tombeau de milliers de chasseurs alpins.

Les BCP (Bataillon de Chasseurs à Pied) sont composés généralement d’hommes de petites tailles, très vifs et excellents tireurs. Ces bataillons rapides agissent en tirailleurs à l’avant de l’infanterie, c’est-à-dire en profitant des accidents de terrain pour se poster et viser, à la différence de l’infanterie dite "de ligne" laquelle est employée en formation plus ou moins compacte jusqu’en 1914.
Les BACP (Bataillon Alpins de Chasseurs à Pied) étaient spécialisés et adaptés pour les combats des régions montagneuses.
En 1915, ils sont en opération au Linge, au Braunkopf et à la prise du Petit-Reichsacker.

Le 3 juin 1915 à 23h, un effroyable accident (éclatement d’un lance-bombe Aasten) cause la mort du capitaine Baume, 2 officiers et 1 homme de troupe, le bataillon est au repos au camp de Gaschney.
Le 14 juin 1915, la 6ème Cie du 6ème Bataillon de BACP occupe la tranchée du boyau du téléphone.
Le 15 juin à 7h30, les Allemands bombardent violemment avec de l’Artillerie lourdes et de 77, nos tranchées de 1ère et seconde ligne et plusieurs boyaux.
A 10h après une acalmie, le bombardement reprend plus violemment et de plus en plus précis et prend en enfilade plusieurs de nos boyaux et tranchées de 1ère et seconde ligne.
A 15h l’artillerie Allemande (lourde et 77) bombarde toujours nos tranchées. L’Artillerie française commence son tir de préparation sur le Braunkopf et les autres objectifs. Son tir est bien calculé, les tranchées allemandes de Braunkopf sont successivement bouleversées. Les bombardements continuent jusqu’à 16h30.
A 16h les 2ème et 6ème Cie se portent dans les places d’armes pour laisser la place aux 3ème et 5ème Cie dans les tranchées de départ. Quand les 2ème et 6ème Cie quittent la tranchée de 1ère ligne, elles ont déjà subies des pertes assez fortes causées par le bombardement de l’artillerie allemande. Des parties des boyaux d’accès sont complètement comblées, des parties de la tranchée de 1ère ligne sont effondrées, mais malgré ces dégâts, le placements des deux Cie de 1ère ligne d’attaque se fait rapidement.
A16h30 les 5ème et 3ème Cie franchissent d’un seul bond le parapet de la tranchée et se sortent ; la 3ème sur le versant Nord du Braunkopf et le Rocher qu’elles enlèvent rapidement. Sur la droite une section de cette Cie se porte sur les pentes droites du Braunkopf. Elle perd son Commandant de Cie et ses 4 chefs de section (blessés) mais atteint la tranchée allemande de 2ème ligne et s’y maintient. Elle fait des prisonniers et s’empare d’un nombreux matériel. La 5ème Cie s’empare du blockhaus, des mitrailleuses et capture 15 allemands. Une section s’empare de la Maison Organisé dite Maison "O". Ces 2 unités se trouvent sur le Braunkopf dont elles viennent de s’emparer sans aucune liaison à droite ou à gauche.
A 16h50 la 2ème et 6ème Cie viennent remplacer dans les tranchées de 1ère ligne les 3ème et 5ème Cie : 2ème à droite et 6ème à gauche. Elles se portent rapidement sur le Braunkopf renforcer les 3ème et 5ème, mais le tir de barrage de l’artillerie, les mitrailleuses du Bois Noir, de la maison O et de l’Eichwald est très violent et il cause dans ces unités de lourdes pertes ; mais elles atteignent le Braunkopf et avec les 3ème et 5ème Cie en continuent rapidement l’organisation sous le commandement du capitaine Barthélémy. Les Allemands bombardent violemment l’ensemble des positions du Braunkopf et de l’Altmatt.
La nuit arrive, les allemands n’ayant pas contre-attaqué, de petits postes sont poussés en avant des lignes. La nuit se passe sans autre incident qu’un bombardement lent de la position.
Dans cette affaire, nos pertes s’élèvent à : 2 officiers tués : le capitaine Laplanche commandant la 3ème Cie, le Lieutenant Patella commandant la 6ème Cie - 6 officiers blessés et 489 hommes hors de combat.
Le colonnel commandant la 4ème brigade remet le 17 juin au soir la Croix de Chevalier de la Légion d’honneur au Capitaine Barthélémy. Le Général de Maud-Huy commandant la 7ème armée, félicite le 6ème bataillon de Chasseurs de la prise du Braunkopf.
Cantonnement et bivouac à Gaschney.

Le soldat DÉAGE Henri Elie incorporé au 6ème bataillon de BACP, 6ème Cie, est disparu au combat de Braunkopf au environ de Metzeral en Alsace, le 15 juin 1915. Il figure sur le Mémorial de Metzeral.

Mort pour la France.


DELARBRE Joël Louis DELARBRE Joël Louis

DELARBRE Joël Louis :

Joël Louis DELARBRE voit le jour le lundi 5 mai 1890 à 5 heures à Champis (07440) - au lieu de Moulin.
Il est le fils légitime de Pierre Louis DELARBRE, cultivateur, âgé de 28 ans environ et de Julie Rachel ROUMÉA, ménagère, âgée de 26 ans environ.
Signalement : cheveux blonds moyens - sourcils moyens - yeux bleus foncés - front petit (8° de largeur) - menton saillant - visage rond - nez tordu à droite.
Taille 1,65 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Joël sera cultivateur.

Joël L. DELARBRE est décédé le mercredi 9 juin 1915, à l’âge de 25 ans, à Ville-sur-Tourbe (51).

Matricule 150 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 06207.
Arrivé au Corps le 10 octobre 1911 comme Soldat de 2ème classe au 61ème Régiment d’Infanterie, Groupe 10. Soldat de 1ère classe le 1er juin 1912. Caporal le 25 septembre 1912.
Maintenu sous les Drapeaux et passé dans la Réserve de l’Armée Active le 8 novembre 1913. Certificat de Bonne Conduite accordé.

Rappelé par décret de mobilisation générale et arrivé au 61ème Régiment d’Infanterie le 3 août 1914.
Campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 9 juin 1915.

La Bataille d’Argonne de mars à novembre 1915 :

En mai 1915, l’ennemi entreprend l’attaque de Ville-sur-Tourbe (Marne), qu’il convoitait depuis fort longtemps. Depuis plus de huit mois, il ne cessait de bombarder avec une impitoyable obstination cet infortuné village, situé au Nord-Ouest de Sainte-Menehould, dont il avait fait une ruine sinistre parmi la floraison de ses vergers. Les tranchées allemandes qui l’avoisinaient étaient dominées par deux collines crayeuses que nous occupions. Celles-ci étaient sillonnées de tranchées rejoignant le village par des boyaux, et constituaient une solide défense pour la tête de pont que nous avions établie sur la rive nord de la Tourbe. A l’Est, s’allongeaient les tranchées du Calvaire. Les Allemands souhaitaient plus particulièrement conquérir la colline de l’Ouest. De là, ils auraient commandé tout notre système de défenses et de communications. Aussi, attachaient-ils à leur attaque projetée une extrême importance. Afin de mieux s’y entraîner, ils l’avaient même « répétée » dans ses moindres détails derrière leurs lignes, à la façon d’une pièce de théâtre.
Le 15 mai 1915 à 6h du soir, les soldats des 3ème et 7ème régiments coloniaux se préparaient au service de nuit quand trois mines, bourrées de vingt tonnes d’explosifs, sautèrent. Propagée à travers le sol, la formidable explosion vint bouleverser nos tranchées, dont deux se fermèrent comme un tombeau sur leurs défenseurs. Les entonnoirs étaient profonds de vingt mètres et larges de cent. En même temps pour arrêter tout secours, une tempête de mitraille balayait nos chemins d’approche. Les marsouins valides sautèrent sur les armes. Déjà, une colonne allemande forte de deux bataillons assaillait les lignes du 7ème régiment colonial et occupait bientôt notre saillant défendu par une sorte de blockhaus, l’ouvrage Pruneau. Le régiment fut décimé et perdit presque tous ses officiers. Heureusement le 3ème régiment colonial lui dépêcha un bataillon en renfort. Bientôt une vigoureuse contre-attaque délogeait l’ennemi d’une partie des positions par lui conquises. Toutes nos batteries se mirent à tonner. Le combat s’étendit et sa violence s’accrut. L’ouvrage Pruneau tomba entièrement aux mains d’une puissante colonne allemande. Énergiquement chargée par un bataillon du 3ème régiment colonial, cette colonne résista opiniâtrement et nous infligea de grosses pertes. Grâce à la connaissance du secteur qu’ont les chefs, grâce à un rapide ravitaillement en grenades et surtout à la crânerie et à la ténacité des marsouins, une grande partie de l’ouvrage Pruneau est enfin réoccupée. De son côté, le lieutenant Lefebvre (3ème colonial) s’est porté avec une compagnie vers le saillant nord de l’ouvrage. Ses hommes se déploient hardiment. Un tir foudroyant de mitrailleuses les accueille. Soudain, coupés de leurs positions de départ par un terrifiant tir de barrage, les Allemands lèvent les mains : cinq cents d’entre eux se rendent. Et nous avons la joie de délivrer une douzaine de coloniaux, cernés depuis plusieurs heures, qui avaient décidé de lutter jusqu’à la mort. Les Allemands laissaient plus de mille cadavres sur le terrain. Mais nos pertes étaient à peu près égales.

Le 27 mai 1915 dans la soirée, le 1er bataillon du 61ème RI va relever en 1ère ligne, dans le secteur est de Ville-sur-Tourbe, dans la Marne, un bataillon du 7ème Colonial. La relève s’effectue sans incident.
Le 28 mai 1915, le 3ème bataillon du 61ème RI vient occuper le sous-secteur de gauche (l’ouvrage Pruneau).
Le 29 mai 1915 : journée relativement calme. L’artillerie lourde ennemie envoie quelques obus sur les tranchées de l’Ouvrage Pruneau.
Le 30 mai 1915, l’ennemi bombarde le sous-secteur de gauche avec des mortiers de tranchées.
Le 31 mai vers 17h, bombardement assez intense des sous-secteurs de gauche et du centre et du village de Ville-sur-Tourbe.
Le 6 juin 1915, le 1er bataillon du 61ème RI occupe le sous-secteur de gauche de l’ouvrage Pruneau.
Le 7 juin durant toute la journée, l’artillerie ennemie bombarde plusieurs points du secteur ; le saillant ouest de l’ouvrage Pruneau l’est avec une particulière intensité.
Le 8 juin 1915 journée particulièrement calme. Réfection et mise en état des tranchées et boyaux démolis dans la nuit. Dans la soirée, l’artillerie ennemie tire sous le sous-secteur du centre. Pertes du jour : 2 tués et 4 blessés.
Le 9 juin 1915 dans la soirée, le 61ème RI est relevé par le 40ème RI. Pendant la relève, assez grande activité de l’artillerie ennemie. Pertes du jour : 2 tués et 2 blessés.

Le caporal DELARBRE Joël Louis de la 2ème Cie du 61ème RI, blessé une première fois d’une balle qui lui avait traversé le poumon en 1914, est blessé une seconde fois par un éclat d’obus à l’Ouvrage Pruneau à Ville-sur-Tourbe (Marne) le 9 juin 1915 ; Il est mort quelques instant après de ses blessures. Il est inhumé à Ville-sur-Tourbe. Son nom figure sur le Mémorial de Ville-sur-Tourbe, parmi 1040 autres.

Mort pour la France.


FAYOLLE Henri Louis Clément

FAYOLLE Henri Louis Clément :

Henri Louis Clément FAYOLLE voit le jour le samedi 5 mars 1892 à 8 heures à Saint-Jean de Pourcharesse (07140) – au lieu de Vignemerle.
Il est le fils légitime de Henri Joseph FAYOLLE, cultivateur, âgé de 31 ans et de Clémence Philomène ROUSTANG, ménagère, âgée de 21 ans.

Henri L. C. FAYOLLE est décédé le samedi 7 octobre 1916 à 10h, à l’âge de 24 ans, à Saint Dié-des-Vosges (88100) - hospice mixte Saint Charles.

Matricule 1081 - recrutement de Pont-Saint-Esprit.
Matricule au Corps : 9970.
Caporal au 163ème Régiment d’Infanterie, 12ème Compagnie.

Combats pour les Cols des Vosges :

Dès le 8 août 1914, une division française franchit le col de Sainte-Marie-aux-Mines en direction de Sélestat. Elle est refoulée par les Allemands qui prennent pied sur le col et s’y cramponnent jusqu’à la fin de la guerre. Les sommets autour du col s’embrasent régulièrement en 1915 et en 1916. La guerre des mines fait rage au Bernhardstein, à la Tête du Violu et sur la Cote 607. Les unités du génie de chacune des deux armées construisent sans relâche des galeries pour y placer des explosifs destinés souffler les tranchées adverses. A partir de l’été 1916, le secteur du Violu demeure relativement calme, réveillé de temps à autres par les pilonnages d’artillerie et les attaques au gaz. En juin 1918 une division américaine entre dans la zone, qu’elle occupe jusqu’à l’armistice.

Le 1er septembre 1916, le 163ème RI se trouve dans le secteur de la Tête du Violu et du Col des Bagenelles dans les Vosges. La 12ème Cie du 43ème Tirailleurs se trouve dans le secteur de la Grande Goutte.
Le 10 septembre 1916, à 15h45 violents bombardements ennemis sur tout le front Regnault – Retonde – Violu nord et centre avec barrage encerclant le Violu (sous-secteur Violu – Bagenelles – Vosges) Notre artillerie répond à ce bombardement.
A 15h15, des mitrailleuses allemandes ouvrent le feu dans le secteur de gauche de Violu nord ; au même instant, l’infanterie ennemie attaque sur ce même point. Elle pénètre notre 1ère ligne. Nous conservons toutes nos positions.
Pertes de la journée : 1 tué - 5 blessés - 5 disparus (vraisemblablement prisonniers des Allemands).
Le 23 septembre 1916 à 14h, les Allemands ouvrent brusquement un feu violent sur le front Regnault – Retonde – Violu nord et centre (sous-secteur Violu – Bagenelles – Vosges). Notre artillerie de campagne et nos engins de tranchées répondent vigoureusement.
Vers 15h45, le tir ennemi diminue d’intensité et une vingtaine d’Allemands sortent de leurs tranchées devant la tranchée du centre de Regnault. Aussitôt, nos grenadiers et nos mitrailleuses ouvrent le feu, l’artillerie déclenche son tir de barrage et l’ennemi surpris par cette avalanche de feu rentre précipitamment dans ses lignes. Les 2 artilleries continuent de tirer avec violence.
A 18h30 tout rentre dans le calme. L’attaque ennemie devant Regnault a complètement échouée.
Pertes du jour : 12 tués dont 2 artilleurs - 29 blessés dont 1 artilleur et 1 soldat du 115ème Tirailleur

C’est dans ces combats que le Caporal au 163ème RI, 12 Cie, FAYOLLE Henri Louis est blessé. Il sera évacué vers l’Hôpital Militaire de Saint-Charles à Saint-Dié-des-Vosges où il décédera le 7 octobre 1916 à 10h des suites de ses blessures de guerre.
Décoré de la médaille militaire et de la Croix de Guerre, il figure sur le Mémorial de Saint-Dié-des-Vosges. Transcription de l’acte le 28 octobre 1916 sur les registres des décès de la commune de Saint-Jean-de-Pourcharesse (aujourd’hui Saint-Pierre-Saint-Jean).

Mort pour la France.
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FORT Paul Aristide FORT Paul Aristide

FORT Paul Aristide :

Paul Aristide FORT voit le jour le dimanche 10 janvier 1864 à 9 heures à Mialet (30) - hameau de Luziers.
Il est le fils légitime de Scipion FORT-DUBUISSON, propriétaire-rentier, âgé de 30 ans environ et de Marie Henriette MARTIN, ménagère, âgée de 24 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux gris - front ordinaire - nez gros - bouche moyenne - visage ovale - menton rond.
Taille : 1,64 m.
Degré d’instruction générale : non indiqué.

Paul sera commandant au 52ème Régiment d’Infanterie.

Il épouse Jeanne Julie GUILLEM, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le lundi 15 mars 1909 à Mostaganem (Algérie).

Paul A. FORT est décédé le dimanche 25 octobre 1914, à l’âge de 50 ans, à Saint-Quentin (02).

Matricule 228 puis 141 - recrutement de Privas.
Engagé volontaire pour 5 ans à Romans le 28 octobre 1883 ; arrivé le 29 octobre au Corps.
Ecole Militaire Spéciale n° 6330.
Nommé Sous-Lieutenant au 3ème Régiment de Ligne le 1er octobre 1885.
Nommé Lieutenant le 11 juillet 1889.
Capitaine le 7 avril 1896 au 159ème Régiment d’Infanterie. Passé au 2ème Régiment des Tirailleurs Algériens le 11 février 1899.
Campagnes :
- En Algérie du 2 mars 1889 au 22 août 1889, puis du 2 mars 1899 au 9 juillet 1900, puis du 5 août 1900 au 17 décembre 1900, puis du 3 janvier 1901 au 28 mai 1903, puis du 7 juin 1903 au 17 juin 1903, puis du 3 juillet 1903 au 17 août 1903, puis du 13 septembre 1903 au 10 octobre 1903, puis du 31 octobre 1903 au 20 février 1904.
- Régions Sahariennes du 10 juillet 1900 au 4 août 1900, puis du 18 décembre 1900 au 2 janvier 1901, puis du 29 mai 1903 au 6 juin 1903, puis du 20 juin 1903 au 2 juillet 1903, puis du 18 août 1903 au 12 septembre 1903, puis du 11 octobre 1903 au 30 octobre 1903, puis du 21 février 1904 au 11 septembre 1904.
Blessé le 24 janvier 1891 en conduisant sa Compagnie.
Décorations :
- Le 28 septembre 1900, Médaille Coloniale (agrafe Sahara) pour avoir pris part aux opérations dans la région de l’Oued Zousfana en 1900.
- Le 11 juillet 1903, Chevalier de la Légion d’Honneur.
Domicilié à Alboussière.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale.
Campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 25 octobre 1914.

Bataille de Chaulnes et de Lihons en septembre 1915 :

Le petit village de Lihons dans la Somme, se trouve au cœur du Santerre, vaste plaine agricole propice à la guerre de mouvement, pourtant ici on s’enterrera très vite et ce dès septembre 1914, et les hommes des deux camps s’accrocheront à cette terre qu’ils nourriront de leur souffrance, de leur peur, de leur sang ! Situé à l’immédiate proximité de Chaulnes, le village forme saillant et menace la voie ferrée et le central ferroviaire de Chaulnes d’où l’acharnement germanique à neutraliser ce point de résistance français.

C’est le 25 septembre 1914, alors que les derniers feux des combats pour le contrôle de Chaulnes s’éteignent et au cours desquels les Français ont du reculer face à l’écrasante supériorité numérique et matérielle allemande, que Lihons devient le point d’ancrage d’une nouvelle ligne de résistance française tenue notamment par les 52ème et 140ème RI.
C’est en suivant la voie ferrée que les unités du 140ème se replient progressivement sur Lihons, tout en restant au contact de l’ennemi, pour y trouver refuge dans des tranchées en cours d’aménagement. Ce repli s’effectue en bon ordre et sous la protection du 3ème bataillon du 52ème aux ordres du commandant Neeser installé dans et autour du hameau de la Station. Leur chef blessé, les braves du 52ème se joignent à leur tour au mouvement du 140ème. Au cours de l’opération ce régiment perd 8 tués, 69 blessés et près de 104 disparus.
Le 9 septembre 1914, Le Commandant FORT prend le commandant du 1er bataillon du 52ème RI.
Le 26 septembre 1914, l’ordre est d’attaquer Chaulnes. Le 7ème Chasseurs doit attaquer par le Sud, le 2ème bataillon (Desgouille) part l’Ouest et par la rue de l’église. La 1ère Cie du 52ème RI en couverture d’attaque se dirigera sur le bois à l’Ouest de Chaulnes. La 3ème Cie reste au boqueteau Sud de la demi-Lune. Le 2ème bataillon ne peut déboucher de son boqueteau de toute la journée. Le bataillon de Chasseurs ne peut progresser non plus, fixé qu’il est par l’ennemi retranché à la gare de Chaulnes. L’attaque est reprise à la nuit. Le Commandant FORT reçoit avec les 2ème et 4ème Cie l’ordre d’attaquer le bois à l’Ouest de Chaulnes et d’en gagner la lisière Est. Le 2ème bataillon devait attaquer le bois triangulaire par le Sud ; malgré 3 attaques successives, il ne parvient pas à enlever les tranchées allemandes fortement établies à la lisière du bois. Le Commandant FORT accueilli par une fusillade venant de droite et de gauche se terre avec sa troupe et reprend le mouvement une fois la fusillade calmée. Il arrive au Bois, gagne la lisière Est et s’y fortifie.
Au point du jour, il subit une attaque enveloppante par sa gauche. Les débris des 2 Cies se retirent péniblement jusqu’au Sud de Lihons.
Le Commandant FORT qui a fait personnellement le coup de feu, est resté dans le bois blessé et fait prisonnier. 2 sections entières sont enlevées. La gauche du 2ème bataillon, avec les 7ème et 8ème Cie qui essayaient à nouveau d’attaquer le bois par le Sud, est contre-attaquée à son tour ; prises sous un feu à très courte distance, elles se replient et perdent les 3/4 de leur effectif.
Les Allemands passent par les armes un groupe de prisonniers du 1er bataillon, sous prétexte que les Français continuaient à tirer sur eux. Ils obligent des prisonniers à faire des tranchées en face des fusils français du 2ème bataillon.
Le régiment a perdu dans cette journée désastreuse 12 officiers et la moitié de son effectif.
Le 27 septembre 1914, le 52ème RI conservant ses emplacements se retranche. Il est en butte à une fusillade et une canonnade constantes qui lui causent des pertes sensibles, mais il conserve ses positions. Dans la nuit plusieurs attaques sont repoussées.

Chef de Bataillon en retraite, Chevalier de la Légion d’Honneur, Le Commandant FORT Paul Aristide du 1er Bataillon du 52ème Régiment d’Infanterie est blessé d’une balle à la cuisse et fait prisonnier le 26 septembre 1914 au bois de Chaulnes. Il est décédé de blessures de Guerre le 25 octobre 1914 à l’hôpital de Saint-Quentin dans l’Aisne, 4 rue Antoine Lecuyer.
Il est enterré au Carré communal "Nord - Carré Militaire" à Saint-Quentin (Aisne).

Mort pour la France.


GENTHIAL Eugène David GENTHIAL Eugène David

GENTHIAL Eugène David :

Eugène David GENTHIAL voit le jour le mercredi 18 avril 1894 à 23 heures à Gilhoc (07) - au lieu de La Combe.
Il est le fils légitime de Dupré David GENTHIAL, cultivateur, âgé de 28 ans environ et de Jeanne Léonie BOUCHET, ménagère, âgée de 25 ans environ.
Signalement : cheveux châtains clairs - yeux châtains clairs - front moyen - nez rectiligne gros - visage long.
Taille : 1,72 m.
Degré d’instruction générale : 2.

Eugène sera cultivateur.

Eugène D. GENTHIAL est décédé le lundi 30 juillet 1917, à l’âge de 23 ans, à Longueval (02).

Matricule 1603 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 20850.
Ajourné en 1914 pour faiblesse et orchite suspecte.
Ajourné en 1915 pour faiblesse.
Résidant à Champis.

Transporté au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale à compter du 26 août 1916, comme jeune Soldat appelé de la Classe 1914.
Bon pour le Service Armé et arrivé au Corps le 27 août 1916.
Campagne contre l’Allemagne du 27 août 1916 au 29 juillet 1917.
Le 30 mars 1917, Soldat de 2ème classe au 21ème Régiment d’Infanterie Coloniale, 11ème Compagnie.

Combat du poteau d’Ailles (Chemin des Dames) de juillet 1917 :

Fin avril 1917, la Bataille du Chemin des Dames est terminée. La guerre devient une guerre de position. Si pendant 2 ans et demi le front reste stable dans le secteur du Chemin des Dames, les bombardements, patrouilles et "coups de main" dans le no’mans land entre les tranchées, continuent de provoquer la mort de milliers de combattants.
En été 1917, c’est la bataille des observatoires qui désigne sous ce nom une série d’opérations et de contre-attaques pour contrôler les positions-clés du Chemin des Dames, de Craonne à Laffaux.

Le 29 juillet 1917, le 21ème RIC se trouve sur le front de Chermizy-Ailles, dans l’Aisne. Toutes les dispositions prévues au plan d’engagement ont été appliquées avant l’heure H. Toutefois à la fin de la journée du 28, une action violente et prolongée de notre artillerie contrarie les mouvements de nos bataillons et établit une atmosphère de nervosité défavorable à notre attaque basée sur la surprise. A l’heure H, les vagues d’assauts se portent en avant avec entrain et sont vite arrêtées ; à droite elles se heurtent devant Winterberg à quelques fils de fer suffisants pour briser l’élan de l’assaillant et laisser le temps à l’ennemi de se défendre. Vers l’ouvrage Cassel, de nombreuses mitrailleuses fauchent les assaillants ; les grenadiers ennemis entrent en action et là aussi l’élan est brisé ; par 2 fois le mouvement en avant est repris mais les pertes atteignent la moitié de l’effectif et l’attaque est cristallisée sur place. Le bataillon de droite subit le même sort de la part des mitrailleuses. Le bataillon de gauche du 119ème peut prendre pied dans la tranchée de Franconie ; mais ses éléments de tête en sont bientôt rejetés par une vigoureuse contre-attaque allemande ; la petite fraction qui se maintient près de l’observatoire de Fraconnie est rapidement détruite par les mitrailleuses allemandes. En différents points l’ennemi contre-attaque à la grenade, nos mitrailleuses et nos FM repoussent par 3 fois les assaillants. A H plus 8 minutes, un barrage très profond sur l’arrière de notre position nous font subire de lourdes pertes. Toute la journée, bombardement par intermittence de nos positions particulièrement de 16h à 17h30. A partir de 7h, nos efforts offensifs étant visiblement infructueux, nous organisons notre position dans le but de tenir à tout prix sur Weimar et l’ouvrage Cassel, point d’appui de notre gauche.
Pertes des journées du 29 et 30 juillet pour le 21ème RIC : Tués : 4 officiers - 3 sous-officiers - 50 caporaux ou soldats.
Blessés : 1 officier - 16 sous-officiers - 1304 caporaux ou soldats. Disparus ou présumés tués : 1 sous- officier - 12 soldats.

Le soldat GENTHIAL Eugène David du 21ème RIC, 11ème Cie, est blessé à Ailles, dans le département de l’Aisne, le 29 juillet 1917. Il est décédé à l’ambulance 5/3 secteur 14, le 30 juillet 1917 à 1h du soir des suites de blessures de guerre (plaies région lombaires). Il est inhumé à Longueval (Aisne).

Cité à l’Ordre n° 295 de la 10ème Armée le 20 août 1917.
"A participé avec un entrain superbe à un furieux assaut livré le 29 juillet 1917 sur une position fortifiée Allemande. A été grièvement blessé au cours de tentatives plusieurs fois renouvelées pour chasser l’ennemi. Est mort des suites de ses blessures".
Croix de Guerre avec Palmes.

Mort pour la France.
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GIRARD Jean

GIRARD Jean :

Jean GIRARD voit le jour le dimanche 24 décembre 1882 à 10 heures à Labatie d’Andaure (07).
Il est le fils légitime de Régis GIRARD, cultivateur et de Filoméne BÉCHAS, âgée de 26 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux châtains - front rond - nez gros - bouche grande - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,70 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Jean sera cultivateur et cantonnier.

Il épouse Marie Delphine BROUTY, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le vendredi 20 novembre 1908 à Labatie d’Andaure (07).

Jean GIRARD est décédé le mardi 1 septembre 1914, à l’âge de 31 ans, à Lunéville (57).

Matricule 1779 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 014272.
Ajourné en 1903. Bon dispensé soutien de famille en 1904.
Mise en route et arrivée au Corps le 15 novembre 1904. Soldat de 2ème classe au 61ème Régiment d’Infanterie.
Envoyé en disponibilité le 23 septembre 1905. Certificat de Bonne Conduite accordé.

Rappelé en activité par décret de mobilisation générale. Arrivé le 13 août 1914 au 61ème Régiment d’Infanterie.
Campagne contre l’Allemagne du 13 août 1914 au 1er septembre 1914.

Bataille de Lorraine (Lunéville) d’Août à Septembre 1914 :

Sur le front de Lunéville dès les premières semaines de la Première Guerre Mondiale, des combats acharnés d’une extrême violence se déroulèrent entre Français, des Lorrains de la 11e Division d’Infanterie dite "la Division de Fer" et Allemands, des Bavarois, pour le gain de cet observatoire de la butte de Léomont. Dans la seule nuit du 25 au 26 août 1914, le lieu changea de mains 8 fois ! Les pertes furent considérables mais les Bavarois ne sont pas passés et ne sont pas entrés à Nancy, ni en ce mois d’août 1914 ni durant toute cette guerre. La bataille du Léomont est la première victoire française de 1914-1918.

Combats de Mont le 24 août :
L’ennemi occupe Mont-sur-Meurthe, en Meurthe-et-Moselle. Le village est organisé défensivement. Le régiment, arrivé de nuit, et accueilli par une fusillade nourrie : il s’établit aux abords du village et engage le combat au point du jour. Après une matinée de lutte acharnée, le village est enlevé à l’arme blanche et l’ennemi se replie sur Lunéville. Ramené dans la région de Bar-le-Duc, le 61ème attaque à la Maison-Blanche, puis à Audernay.
L’ennemi bat en retraite ; la poursuite continue jusqu’à Avocourt - Montfaucon. Le 16 septembre, les Allemands s’établissent sur la ligne Avocourt - bois de Forges : la guerre de tranchées commence.

Le 1er septembre 1914, l’attaque du 61ème RI a cherché à progresser à partir de 7h sous un feu violent d’artillerie de campagne, d’obusiers et part intervalle d’artillerie lourde. Le bataillon de gauche ne peut dépasser la crête en avant de la Faisanderie où les premiers éléments de l’infanterie se retranchèrent légèrement ; à droite les Cies qui progressent sont prises d’enfilades par un violent feu d’infanterie et mitrailleuses partis du faubourg de Villers.
A 12h30 nouvel essai infructueux. Les mitrailleuses dont 3 pièces sont en lignes sur le plateau de Vitrimont et vers la gauche dans le parc du château de la Faisanderie. Immédiatement repérées, elles reçoivent de tout l’horizon des rafales violentes de 150 et de 105. Une équipe entière, caporaux, servants et pourvoyeurs est broyée à la pièce de l’angle du mur, et parmi eux le soldat mitrailleur Chabert, de Chomérac, cité à l’ordre du régiment (il était réserviste du service auxiliaire et ne pouvant se faire incorporer avant le départ, s’embarqua en fraude avec le 1er bataillon. Il fut incorporé comme pourvoyeur et fit preuve du plus grand courage à Gubeshoff, à Mont et à l’attaque de Friscati où il fut tué). Les Cies qui reçoivent une bonne part des rafales tiennent le bord du plateau dont le ravin qui le borde à l’Est, et qui est enfilé par les batteries enterrées à Luneville. Sur la crête de Friscati, l’infanterie ennemie retranchée derrière de petits murs de clôtures étagées est presque invisible. A la nuit tombante, les Cies regagnent la lisière du bois de Vitrimont. Les capitaines Lelorrain, Coffy, et Péri sont blessés. Ce dernier, adjoint au chef de Corps, l’est très grièvement après s’être prodigué partout comme aux combats de Dieuze et Mont.
Pertes sensibles s’ajoutant aux combats des 25 et 26 août 1914.

Le soldat GIRARD Jean incorporé au 61ème RI est envoyé au front en renfort, et tué dans les combats du 27 août au 1er septembre 1914 à Lunéville. Son décès est fixé par jugement au 1er septembre 1914. Il est inhumé à Vitrimont (Meurthe-et-Moselle).

Mort pour la France.


GUILLOT Charles

GUILLOT Charles Albert :

Charles Albert GUILLOT voit le jour le lundi 8 octobre 1888 à 14 heures à Champis (07440) - au lieu de La Bâtie-de-Crussol.
Il est le fils légitime de Jacques Eugéne GUILLOT, tisserand, âgé de 30 ans environ et de Hortense Sophie JULIEN, ménagère, âgée de 34 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux gris - front bombé - nez pointu - bouche ordinaire - menton rond - visage rond.
Taille : 1,49 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Charles A. GUILLOT est décédé le mardi 15 février 1916 à 16h45, à l’âge de 27 ans, à Harbonnières (80).

Matricule 219 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 06601.
Ajourné d’office en 1909. Exempté en 1910. Reconnu bon au Service Armé de 1914.
Incorporé au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale, Groupe 10, le 18 février 1915. Soldat de 2ème classe le lendemain.
Campagne contre l’Allemagne du 19 février 1915 au 15 février 1916.

La Bataille de la Somme (1er juillet 1916 – 18 novembre 1916) :

Ce fut l’une des principales confrontations de la Première Guerre mondiale. Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d’Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume. Il s’agit de l’une des batailles les plus meurtrières de l’histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060000 de victimes dont environ 442000 morts ou disparus. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l’armée britannique, avec 57470 victimes dont 19240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

Fin janvier 1916, les Allemands ont prononcé une attaque dans la direction de Herbécourt – Eclusier ; ils ont pénétré dans nos lignes et notamment dans un petit bois dit "Bois de la Vache" et dans nos ouvrages défensifs environnants. Ce bois, situé au sommet d’un plateau descendant vers le Sud, commande la région.
Du 8 au 12 février 1916, le 22ème RIC participe à différentes attaques et contre-attaques au Bois de la Vache. Le 3ème bataillon attaque de la route d’Herbécourt au canal de la Somme ; le 1er bataillon à sa droite ; le 2ème bataillon occupe les ouvrages de la tête du pont du canal de Cappy. Ces opérations très dures sont couronnées de succès, les Allemands sont rejetés des Bois de la Vache et du Signal, nous faisons des prisonniers, mais l’ensemble des opérations a coûté 11 officiers et 865 hommes hors de combat.
Le 7 février 1916 le régiment relève au Bois de la Vache, les éléments du 274ème et 129ème RI et se prépare au combat pour reprendre aux Allemands certaines positions dont ils se sont emparés au Sud de la Somme.
Le 8 février 1916, l’attaque se déclenche, le 3ème bataillon au Nord est soumis à un bombardement intense par gros calibre et se trouve sous le feu de mitrailleuses qui se révèlent au dernier moment ; il ne peut sortir de sa position de départ. Le 1er bataillon, plus au Sud, attaque brillamment à l’heure dite (16h30) et d’un seul élan s’empare de la partie Sud de la tranchée Serbie, puis occupe le bois du Signal. Pendant ce temps, les Allemands cherchent à contre-attaquer mais ils sont repoussés.
Le 9 février 1916 à 5h, le bataillon Mangeot d’un seul élan, sous un bombardement terrible s’empare du Bois de la Vache en entier, puis progresse à la grenade vers la tranchée de Serbie. Les Allemands réagissent immédiatement et sont arrêtés à la grenade. En outre nos mitrailleuses prennent sous leur feu un groupe de 80 allemands qui se massaient pour la contre-attaque. Le combat se poursuit acharné pendant toute la journée et la nuit ; le bombardement des tranchées acquises est intense ; celles-ci sont bouleversées.
Le 10 février 1916, l’artillerie allemande exécute sur nos positions des bombardements effrayants et lance sur les boyaux des gaz lacrymogènes. Le sol est nivelé, le Bois de la Vache détruit, la moitié des hommes en ligne est mise hors de combat. Les Allemands contre-attaquent de tous côtés mais sont repoussés. Le bombardement continue à être furieux, les pertes sont très lourdes. Le lieutenant- colonel signale l’état de fatigue extrême des troupes qui mènent depuis 4 jours une lutte ininterrompue.
Dans la nuit du 11 févriers 1916, la relève est faite sous le bombardement. Les 1er et 3ème bataillon obtiennent, par la suite, des citations à l’ordre du 1er Corps d’Armée Colonial. Parmi les pertes de ces combats 3 officiers et 204 sous-officiers et soldats ont trouvé une mort glorieuse.

Le soldat GUILLOT Charles Albert du 22ème RIC, 9ème Cie, a été blessé par un obus qui l’a enseveli. Transporté à l’ambulance Harbonnière, canton de Rosières (Somme), il est décédé le 15 février 1916 des suites de ses blessures de guerre.

Mort pour la France.


ISSARTEL Gaston ISSARTEL Gaston

ISSARTEL Gaston :

Gaston ISSARTEL voit le jour le lundi 19 octobre 1891 à 4 heures à Champis (07440) - au lieu de la Pérartière.
Il est le fils légitime de Pierre Ferdinand ISSARTEL, cultivateur, âgé de 33 ans environ et de Marie BRIAND, ménagère, âgée de 26 ans environ.
Signalement : cheveux noirs - sourcils en inclinaison moyenne - yeux marrons foncés - visage ovale.
Taille : 1,67 m.
Degré d’instruction générale : 2.

Gaston sera cultivateur.

Gaston ISSARTEL est décédé le lundi 4 septembre 1916, à l’âge de 24 ans, à Rancourt (80).

Matricule 1780 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 2642.
Incorporé et arrivé au Corps le 10 octobre 1912 comme Soldat au 23ème Bataillon des Chasseurs à Pieds, 4ème Cie, Groupe 11.
Campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 4 septembre 1916.

La Bataille de la Somme (1er juillet 1916 - 18 novembre 1916) :

Ce fut l’une des principales confrontations de la Première Guerre mondiale. Les forces britanniques et françaises tentèrent de percer à travers les lignes allemandes fortifiées sur une ligne nord-sud de 45 km proche de la Somme, au nord de la France, dans un triangle entre les villes d’Albert du côté britannique, Péronne et Bapaume. Il s’agit de l’une des batailles les plus meurtrières de l’histoire humaine (hors victimes civiles), avec parmi les belligérants environ 1 060000 de victimes dont environ 442000 morts ou disparus. La première journée de cette bataille, le 1er juillet 1916, détient le triste record de la journée la plus sanglante pour l’armée britannique, avec 57470 victimes dont 19240 morts. La bataille prit fin le 18 novembre 1916.

Le 3 septembre 1916, le 23ème BACP se trouve dans la région de Maurepas (Somme). La 4ème Cie est à la tranchée de départ du boyau Tiersonnier et chemin de 415 à 88. La progression vers la tranchée de Sivas est fortement gênée par des feux de mitrailleuses partant du Bois de la Crânière. La 2ème Cie suivie de la 4ème atteint à la nuit la tranchée ennemie de Sivas abandonnée. Ils s’organisent sur place sans pouvoir reconnaître sur sa gauche le terrain battu par notre artillerie. Il est demandé à l’artillerie de suspendre son tir sur Sivas de façon de pouvoir faire reconnaître la tranchée à la gauche de la 2ème Cie par des patrouilles et des groupes de grenadiers. Perte : 20 tués - 43 blessés et 4 disparus.
Le 4 septembre 1916 vers 12h, le bataillon reformé dans cette tranchée se reporte à l’attaque des hauteurs Ferme de l’Hôpital - Crête au sud-est occupée par l’ennemi (distance moyenne 800 mètres environ), unités non placées en face de l’objectif ce qui rend plus délicat l’exécution du mouvement. Aucune liaison avec l’artillerie, le mouvement se fait la gauche en avant. Mais à partir de 15h, un tir trop court de notre artillerie sur la Ferme oblige les quelques fractions de la 5ème Cie qui l’avait dépassée à se replier. Les 4ème et 2ème Cies arrivent à distance de départ d’assaut et s’organisent sur place. Le tir trop court de notre artillerie nous fait subir des pertes et désorganise au centre notre ligne d’attaque. Jusqu’à la nuit, toutes les tentatives de mouvement en avant sont enrayées par le feu de mitrailleuses non détruites et échouent par manque de concordance des actions d’infanterie et d’artillerie. La ligne s’organise sur place de façon à former une parallèle de départs continue. Pendant la nuit, les 1ères, 2èmes et 4èmes Cies sont relevées par un bataillon du 3ème RI bis de zouaves. Relève très délicate en raison de l’arrivée très tardive de cette unité. La relève de la gauche du bataillon ne pouvant avoir lieu, la 2ème Cie déjà en route, est rappelée et vient se former en réserve à la tranchée de Sivas. Perte de la journée : 1 officier tué - 6 sous-officiers blessés dont 2 de la 4ème Cie. Troupe : 17 tués - 146 blessés et 5 disparus.

Le soldat ISSARTEL Gaston, mobilisé au 23ème bataillon de Chasseurs Alpins est disparu le 4 septembre 1916 à Rancourt dans la Somme, suivant avis du Corps du 12 janvier 1917. Son parent, Rémy BRIAND de passage au Bois de Malancourt rapporte avoir retrouvé sa tombe, courant septembre 1918. Ecrasé par un obus, il avait été enterré aussitôt par des camarades, mais un instant après le Bois passa aux mains des Allemands

Mort pour la France.


ISSARTEL Reymond

ISSARTEL Reymond Albert :

Reymond Albert ISSARTEL voit le jour le lundi 6 octobre 1884 à 6 heures à Champis (07440) - au lieu de La Michelas.
Il est le fils légitime de Reymond ISSARTEL, cultivateur, âgé de 28 ans environ et de Marie BRIAND, ménagère, âgée de 27 ans environ.
Signalement : cheveux bruns - sourcils bruns - yeux bruns - front bombé - nez moyen - bouche moyenne - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,78 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Reymond sera cultivateur.

Il épouse Emma Marie CHARRAS, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le samedi 17 août 1907 à Champis (07440).

Reymond A. ISSARTEL est décédé le mardi 30 mars 1915 à 3h, à l’âge de 30 ans, à Nice (06) - à l’hôpital Temporaire du Parc Chambrun n° 20.

Matricule 1497 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 99/470.
Arrivé au Corps le 9 octobre 1905, Soldat de 2ème classe le dit jour.
Réformé temporairement le 17 octobre 1905 pour hypertrophie du cœur.
Réformé le 27 septembre 1906 pour palpitations cardiaque. Classé en Service Auxiliaire par le Conseil de Révision de 1914.

Incorporé à la 15ème Section d’Infirmiers le 26 février 1915 à Marseille, détaché dans un hôpital de Nice, y a contracté la rougeole qui, par suite de complication rapide, a causé la mort (pneumonie) le 30 mars 1915.

Le soldat infirmier ISSARTEL Reymond Albert de la 15ème section des Infirmiers, est décédé d’une pneumonie à l’hôpital Temporaire n° 20 du Parc Chambrun à Nice (Alpes-Maritimes) le 30 mars 1915 à 10h du matin.

Mort pour la France

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BRIAND Paul Charles

BRIAND Paul Charles :

Paul Charles BRIAND voit le jour le mercredi 24 juin 1891 à 8 heures à Champis (07440) - au lieu de Rodez.
Il est le fils légitime de Salomon Emmanuel BRIAND, cultivateur, âgé de 25 ans environ et de Julie Clélie VINARD, ménagère, âgée de 21 ans environ.
Signalement : cheveux blonds - sourcils fuyants - yeux gris - front moyen - visage ovale - nez rectiligne.
Taille 1,78 m.
Degré d’instruction générale : 2.

Paul sera cultivateur.

Paul C. BRIAND est décédé le lundi 20 mars 1916, à l’âge de 24 ans, à Malancourt (55).

Matricule 1756 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 7930.
Incorporé et arrivé au Corps le 10 octobre 1912 comme Soldat de 2ème classe au 111ème Régiment d’Infanterie à Antibes.
Réformé temporairement le 22 octobre 1913 pour anémie et faiblesse générale consécutives à des bronchites successives.

Reconnu apte au Service Armé le 17 septembre 1914 et arrivé au Corps le 23 octobre 1914 au 111ème Régiment d’Infanterie.
Campagne contre l’Allemagne du 23 octobre 1914 au 20 mars 1916.
Parti en renfort le 15 novembre 1914, il sera blessé au bras gauche et à la jambe droite par un projectile le 10 janvier 1915 au Bois de Malancourt.
Evacué sur l’hôpital Auxiliaire n° 61 de Grenoble.
Rentré au Dépôt le 18 juillet 1915 et aux Armées en novembre 1915.

La Bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916 :

La bataille de Verdun commence le 21 février à 7h15 avec un déluge de feu sur les forts et les tranchées. Pendant 10 mois, Français et Allemands vont s’affronter. Le chef de l’état major allemand Erich Von Falkenhayn veut en finir avec une guerre de position qui dure depuis la bataille de la Marne, commencée dix-huit mois plus tôt. Les Poilus résistent mais perdent le fort de Douaumont. Très vite le Général Pétain organise la riposte et met en place une liaison entre Bar-le-Duc et Verdun, appelée plus tard "Voie Sacrée". Celle-ci permet d’approvisionner le front en matériel, nourriture et d’assurer la relève des soldats. L’apport de troupes nouvelles permettra de repousser l’assaut allemand. Au total, environ 4000 camions, 2000 voitures, 800 ambulances, 200 autobus et de nombreuses camionnettes y circulent. Le 1er juillet, l’offensive sur la Somme est lancée. Destinée à soulager le front de Verdun, elle va se solder par un échec sanglant. Après dix mois de combats intenses, la bataille prend fin le 18 décembre 1916 après avoir fait plus de 700000 victimes : 306000 tués et disparus et environ 400000 blessés. Cette bataille a finalement coûté des pertes quasiment identiques dans les deux armées adverses.

Le 20 mars 1916, à 7 heure, un violent bombardement allemand s’abat pour la première fois sur le bois de Malancourt où les 111ème, 258ème et 272ème R.I. sont en ligne. Ces unités sont en position dans ce bois depuis longtemps et s’y croient en sécurité, massées derrière de profonds réseaux de fil de fer. Ce violent bombardement sème néanmoins la confusion dans les éléments des 111ème et 258ème R.I. Nos ouvrages avancés sont bouleversés, nos unités dissociées ou enfouies dans leurs abris.
Vers 14h30 les vagues d’assaut débouchent, appuyées par des lance-flammes. Une action confuse s’engage dans la forêt où sont en ligne quinze compagnies appartenant à trois régiments : le 111ème, le 258ème et le 106ème RIT.
Les Allemands s’emparent donc de la partie centrale du bois puis se rabattent à droite et à gauche afin de s’étendre et poursuivre leur progression. Rapidement, le P.C. de commandement au sud du bois est encerclé et presque toute la brigade et faite prisonnière. Seul un petit ouvrage nommé la Redoute d’Avocourt à l’extrémité sud-est du bois, semble montrer plus de résistance. D’abord prit par les Allemands, il est rapidement repris par une courageuse contre-attaque. Dés lors, toutes les tentatives allemandes vont successivement se briser et cet ouvrage formera durant quelques jours l’extrémité ouest de la bataille sur la rive gauche. Au soir, la situation française est tragique, le bois est pratiquement perdu et environ 2500 soldats Français ont été fait prisonniers. Les Allemands se sont rendu maître de positions qui enveloppent le saillant français, village de Malancourt - village de Haucourt - Cote 304.
Le 111ème RI, à gauche, est contourné, le 258ème à droite, est refoulé et son chef, le lieutenant-colonel Géant, est capturé. L’ennemi arrive dans le « réduit » du bois d’Avocourt (corne sud-est du bois) et cerne dans son PC le colonel Brümm, commandant la 57ème Brigade. Celui-ci, relié par un fil sous plomb au poste de commandement de la 29ème Division, avise le général De Salins de sa situation personnelle, mais ne peut donner aucune précision sur celle de ses troupes.
Devant cette situation tragique, les premières contre-attaques sont ordonnées, mais les lisières sud et est du bois sont fortement tenues ; de plus nos propres réseaux, fortement fixés au sol, sur une large étendue, arrêtent notre élan. Seul, le 2ème bataillon du 3ème RI réussit à réoccuper une partie du bois.

Le soldat Paul Charles BRIAND du 111ème RI est porté disparu au Bois de Malancourt le 20 mars 1916, dans l’anéantissement de tout son régiment.

Mort pour la France.


LADREYT Siméon

LADREYT Siméon :

Siméon LADREYT voit le jour le lundi 4 juin 1888 à 7 heures à Champis (07440) - au lieu de La Combe-de-Rioux.
Il est le fils légitime de Jacques LADREYT, scieur de long, âgé de 49 ans environ et de Victoire CROUZET, ménagère, âgée de 49 ans environ.
Signalement : cheveux noirs - sourcils noirs - yeux gris - front couvert - nez fort - bouche moyenne - menton pointu - visage ovale.
Taille : 1,67 m.
Degré d’instruction générale : 2.

Siméon sera cultivateur.

Sa mère Victoire meurt avant le 8 octobre 1909, Siméon est âgé de moins de 21 ans.

Siméon LADREYT est décédé le jeudi 2 mars 1916, à l’âge de 27 ans, à Verdun (55).
Matricule 197 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 02227.
Condamné à 16 Francs d’amende pour chasse sans permission, le 18 mars 1909.
Incorporé et arrivé au Corps le 8 octobre 1909. Soldat de 2ème classe au 149ème Régiment d’Infanterie.
Envoyé en disponibilité le 24 septembre 1911. Certificat de Bonne Conduite accordé.
Domicilié à Champis.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 4 août 1914.
Passé au 153ème Régiment d’Infanterie le 23 décembre 1915.
Campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 2 mars 1916.

La Bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916 :

La bataille de Verdun fut une bataille de la Première Guerre mondiale qui eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 près de Verdun en France, opposant les armées françaises et allemandes. Conçue par le général Erich Von Falkenhayn, commandant en chef de l’armée allemande, d’après la version qu’il en donna dans ses Mémoires, comme une bataille d’attrition pour « saigner à blanc l’armée française » sous un déluge d’obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l’attaquant : elle fit plus de 714 231 morts, disparus ou blessés, 362000 soldats français et 337000 allemands, une moyenne de 70000 victimes pour chacun des dix mois de la bataille. On peut noter que selon des travaux historiques récents, l’objectif allemand était plus simplement de prendre le saillant de Verdun, la version d’une bataille d’attrition étant une justification inventée après-coup par Falkenhayn pour masquer son échec.
C’est la plus longue et l’une des batailles les plus dévastatrices de la Première Guerre mondiale et de l’histoire de la guerre. Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s’est livré : l’artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes consiste surtout à y survivre et mourir dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.
Parallèlement, de juillet à novembre, l’armée britannique ainsi que l’armée française seront engagées dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante.

Le lundi 21 février 1916 vers 7h, un obus de 380 mm explose dans la cour du palais épiscopal de Verdun. C’est le début d’une bataille inhumaine, opération baptisée Gericht (tribunal) par les Allemands, qui dure dix mois.
Un déluge de fer et de feu s’abat sur un front de quelques kilomètres (le bombardement est perçu jusque dans les Vosges, à 150 km). Deux millions d’obus, un obus lourd toutes les trois secondes, tombent sur les positions françaises en deux jours.
À 16h le même jour, 60000 soldats allemands passent à l’attaque sur un front de six kilomètres au bois des Caures, croyant s’attaquer à des troupes à l’agonie, totalement désorganisées. L’infanterie allemande effectue une progression limitée, aménage immédiatement le terrain afin de mettre l’artillerie de campagne en batterie. La portée ainsi augmentée, les canons allemands menacent directement les liaisons françaises entre l’arrière et le front.
Les forces françaises sont écrasées par cette pluie d’acier. Le lieutenant-colonel Driant trouve la mort le 22 février dans le bois des Caures. Avec lui, 1120 hommes tombent. Il n’y aura que 110 rescapés parmi les 56ème et 59ème bataillons de chasseurs à pied. Sur le reste du secteur, les défenses sont broyées, disloquées, écrasées. En quelques heures, les massifs forestiers disparaissent, remplacés par un décor lunaire. Les massifs de Haumont, de Herbebois et des Caures sont déchiquetés, hachés, nivelés. Derrière le feu roulant, le 7ème corps rhénan, le 18ème hessois et le 3ème brandebourgeois avancent lentement. Malgré tout, la progression allemande est très fortement ralentie. En effet, la préparation d’artillerie présente des inconvénients pour l’attaquant. Le sol, labouré, devient contraignant, instable, dangereux. Bien souvent, la progression des troupes doit se faire en colonne, en évitant les obstacles.
Un semblant de front est reconstitué. Les 270 pièces d’artillerie françaises tentent de rendre coup pour coup. Deux divisions françaises sont envoyées rapidement en renfort, le 24 février 1916, sur ce qui reste du front. Avec les survivants du bombardement, elles arrêtent la progression des troupes allemandes.
Le 6 mars 1916, les Allemands pilonnent et attaquent le Mort-Homme sur la rive gauche. Mais le feu français les arrête.
Simultanément, le 7 mars 1916, les Allemands lancent une offensive sur la rive droite, à partir de Douaumont. Cette partie du front fut le secteur le plus durement touché de la bataille. Le fort de Souville (aujourd’hui totalement en ruine), l’ouvrage de Thiaumont (totalement rayé du paysage), l’ouvrage de Froideterre (qui a bien résisté, bien que les différents organes du fort ne soient pas reliés par des souterrains) permirent à l’armée française de s’accrocher sur la dernière position haute dominant la ville de Verdun. Le village de Fleury-devant-Douaumont fut le théâtre de combats particulièrement intenses, il fut pris et repris seize fois. Mais les Allemands n’iront pas plus loin. Ce village, qui fait aujourd’hui partie des huit villages fantômes de France (qui ont un maire, mais n’ont plus d’habitants), a représenté l’avance extrême de l’armée allemande devant Verdun.
Les Allemands sont tout près de Verdun dont ils peuvent apercevoir les spires de la cathédrale. Falkenhayn croit la victoire à sa portée. Le 18 juin 1916, il fait bombarder le secteur avec des obus au phosgène. Mais les 70 000 Allemands doivent attendre, l’arme à la bretelle, que le gaz se dissipe pour attaquer. Ce temps précieux est mis à profit par les forces françaises pour renforcer la position. Lorsque l’assaut recommence, le 23 juin, il réussit à occuper la crête de Fleury. Puis les Allemands repartent à l’assaut le 11 juillet après une préparation d’artillerie de trois jours visant le fort de Souville. Ce dernier est écrasé par les obus de très gros calibre car il est le dernier arrêt avant la descente sur la ville de Verdun. Néanmoins, l’artillerie de 75 lointaine ainsi que des mitrailleurs sortis des niveaux inférieurs du fort de Souville portent un coup d’arrêt définitif aux vagues d’assaut allemandes. Une cinquantaine de fantassins allemands parviennent quand même au sommet du fort mais ils sont faits prisonniers ou regagnent leurs lignes : le fort de Souville était définitivement dégagé le 12 juillet dans l’après-midi. Souville marque donc l’échec définitif de la dernière offensive allemande sur Verdun en 1916.

Le 153ème RI fait partie de la 77ème Brigade de la 39ème Division d’Infanterie du 20ème Corps d’Armée. Il est composé de 3 Bataillons. En février et mars 1916, il est engagé à Froideterre et au bois Albin devant Douaumont.

Le 26 février 1916, le régiment quitte l’hôpital militaire de Verdun et se porte : le 1er Batailon dans le ravin au sud de Froideterre pour tenir la ligne Bras - Douaumont. Le 2ème Bataillon au carrefour des chemins à 800 mètres au sud, prêt à aller dans la direction de Fleury - Douaumont. Le 3ème Bataillon à 100 mètres au sud de l’éperon ouest de la Côte de Froideterre, prêt à se porter sur Bras. Pertes de la journée : 2 tués - 16 blessés - 1 disparu.
Le 27 février 1916, dès le point du jour, l’ennemi commence un bombardement extrêmement violent des batteries de la Côte de Froideterre et des ravins au sud. Le commandant Biarnois est grièvement blessé. Le commandant Rollet est tué. Pertes de la journée : 7 tués (dont 1 officier) - 42 blessés - 2 disparus.
Le 28 février 1916, durant la journée violents bombardements de Bras et de la Côte de Froideterre, ainsi que celle au sud-ouest de Fleury. Nuit calme. Pertes de la journée : 1 tué - 18 blessés - 1 disparu.
Le 29 février 1916, journée calme. A la nuit le 1er Bataillon va relever en 2ème ligne, un bataillon du 160ème RI dans le ravin à l’ouest de la ferme de Thiaumont. Pertes de la journée : 4 tués - 5 blessés.
Le 1er mars 1916 journée calme, aucun changement. Pertes de la journée : 3 tués - 9 blessés - 3 disparus.
Le 2 mars 1916, dans la soirée le 2ème Bataillon est relevé par un bataillon du 201ème RI dans sa mission d’occupation des ouvrages de Froideterre. Il vient bivouaquer dans ses anciens emplacements dans le ravin au sud. Deux compagnies du 1er Bataillon (3ème et 4ème) sont mises à la disposition du commandant du 146ème RI. Pertes de la journée : 11 tués (dont le soldat Ladreyt Siméon de la 1ère Compagnie) - 46 blessés.
Le 10 mars 1916, l’officier administrateur Saulnier, assisté du sergent Timpel Georges et du caporal Aninos de la 23ème section d’infirmiers, ont retrouvé le cadavre d’un militaire sur le champ de bataille de Verdun et qui a pu être identifié grâce à sa plaque d’identité et aux effets dont il était détenteur, pour être celui du soldat LADREYT Siméon du 153ème RI, porté comme disparu de son régiment le 2 mars 1916.

Le soldat LADREYT Siméon de la 1ère Compagnie du 1er Bataillon du 153ème RI est porté disparu par son Régiment le 2 mars 1916. Il est retrouvé le 10 mars 1916 devant Verdun, Côte Froideterre, grâce aux effets dont il était détenteur, et à sa plaque d’identité.
Tué à l’ennemi. Mort pour la France.
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MAISONNEUVE Léopold

MAISONNEUVE Léopold :

Léopold MAISONNEUVE voit le jour le vendredi 7 février 1879 à 6 heures à Alboussière (07440) - au lieu de Jaffumat.
Il est le fils légitime de Jacques MAISONNEUVE, fermier cultivateur, âgé de 30 ans et de Sophie CHASTAGNARET, ménagère, âgée de 30 ans.
Signalement : cheveux châtains - yeux châtains - front bas - nez long - bouche moyenne - menton rond - visage ovale
Taille : 1,70 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Léopold sera agriculteur.

Il épouse Valérine MAISONNEUVE, la fille légitime de parents non connus.
Ce couple aura un enfant :
- Maurice Léopold Julien né le 11 février 1915 et décédé le 13 février 1915 à Champis.

Ils se marient le samedi 15 juin 1912 à Alboussière (07440).

Léopold MAISONNEUVE est décédé le samedi 28 novembre 1914 à 11h, à l’âge de 35 ans, à Bourg-Saint-Andéol (07700).

Matricule 1489 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 205.
Mis en route et arrivé au corps le 23 novembre 1900. Immatriculé sous numéro 2696.
Envoyé en congés le 22 septembre1903 en attendant son passage dans la Réserve.
Certificat de bonne conduite accordé.
Domicilié à Champis au lieu de Genestel.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 7 août 1914.
Canonnier au 2ème Régiment d’Artillerie de Montagne.
Campagne contre l’Allemagne du 7 août 1914 au 27 novembre1914.

Opérations dans les Vosges (août – novembre 1914) :

A leur création en 1888, six batteries alpines de la 18ème région militaire sont rattachées administrativement au 19ème Régiment d’artillerie de Nîmes, même si dans les faits elles agissent comme un corps autonome. Elles portent donc le numéro du 19ème Régiment d’artillerie. En 1894, une nouvelle organisation rattache ces batteries au 19ème Régiment d’Artillerie de Nice. Elles sont numérotées de 14 à 18. Après la Réforme de 1910, elles forment un nouveau régiment à 6 batteries, le 2ème régiment d’artillerie de montagne.
L’artillerie de montagne est utilisée avant tout comme appui aux unités d’infanterie lors de déplacements en terrain difficile. Evoluant dans le contexte particulier du terrain montagneux, l’ennemi peut être embusqué sur un piton rocheux ou une contre-pente qui rendent les angles de tirs sensiblement différents de ce qu’ils peuvent être en plaine. L’artillerie de montagne doit donc avoir des spécificités qui la rendent apte à l’efficacité dans ces conditions : matériel adapté, aussi bien du point de vue des munitions que de son transport, méthodes de tir différentes.

Après la bataille d’Alsace-Lorraine du 7 au 23 août 1914, le front se stabilise puis s’organise avec la construction de tranchées continues de septembre à décembre 1914.
Le 25 août 1914, le 2ème RAM débarque à Châtel-sur-Moselle dans les Vosges.
Le 29 août, il prend position à l’Est de la gare de Deyvillers, tirs de 16h30 à 18h sur des batteries allemandes.
Le 17 novembre et 18 novembre 1914, tirs sur les tranchées du Beulay.
Le 19 novembre à 11h, tirs sur un blockhaus en rochers et rondins à l’explosif : les créneaux et la toiture sont démolis.
Le 20 novembre 15h, tirs sur le bois sud de Beulay (Vosges).
Le 21 novembre 15h, tirs sur un détachement aperçu sur le Bois-des-Faites.
Les 23 et 24 novembre, brouillard et neige.
Le 26 novembre 1914, reconnaissance avec le 152ème RI vers 521 (La Forain). Le tir du 19 novembre a eu comme résultat outre l’occupation du blockhaus, de mettre par terre 15 à 20 allemands que nos fantassins voient de ce blockhaus.
Le 27 novembre 1914, une pièce à Lormont surveillant la section de 77 mais brouillard. N’intervient pas.
Le 28 novembre à 9h45, tirs sur les tranchées de Beulay (près de Provenchères dans les Vosges).

Le canonnier MAISONNEUVE Léopold du 2ème RAM, étant détaché à la garde des voies de communication à Pont-Saint-Esprit dans le Gard, est tué accidentellement par un train le 28 novembre 1914 à 11h matin. Il a été inhumé à Bourg-Saint-Andéol où il avait été transporté.

Mort pour la France.
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MARIUSSE Paul Victor MARIUSSE Paul Victor

MARIUSSE Paul Victor :

Paul Victor MARIUSSE voit le jour le vendredi 21 octobre 1887 à 4 heures à Champis (07440) - au lieu de Garnier.
Il est le fils légitime de Victor Cyprien MARIUSSE, cultivateur, âgé de 29 ans environ et de Fanny Léonie FERAPIE, ménagère, âgée de 24 ans environ.
Signalement : cheveux noirs - sourcils noirs - yeux gris - front bombé - nez fort - bouche ordinaire - visage ovale.
Taille : 1,74 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Paul sera cultivateur.

Paul V. MARIUSSE est décédé le mardi 15 septembre 1914, à l’âge de 26 ans, à Massiges (51).

Matricule 509 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 0378.
Incorporé au Corps le 6 août 1908 comme Soldat de 2ème classe au 40ème Régiment d’Infanterie.
Envoyé en disponibilité le 25 septembre 1910. Certificat de Bonne Conduite accordé.

Rappelé par décret de mobilisation générale le 6 août 1914. Soldat au 8ème Régiment d’Infanterie Coloniale, Groupe 11.
Campagne contre l’Allemagne du 6 août 1914 au 15 septembre 1914.

Combats de Massiges en septembre 1914 :

Dans le département de la Marne, Massiges est une forteresse naturelle dominant la vallée de l’Aisne. Cette colline située au Nord du village, doit son nom aux courbes de niveau qui dessinent sur le terrain et sur les cartes, une main gauche. Les doigts en sont séparés par de profondes échancrures, que les combattants les voyant du fond de leur tranchée, ont appelé ravins. Située à une centaine de kilomètres du site historique du "Chemin des Dames" resté dans la mémoire collective, la Main de Massiges moins connue, est pourtant un lieu où se sont déroulés des combats tout aussi tragiques et meurtriers. Des milliers d’hommes y ont été blessés ou tués. Les premiers combats qui se sont déroulés sur la Main de Massiges ont eu lieu peu de temps après la déclaration de guerre. Rappelons que le 1er Août 1914 c’est la mobilisation générale, et le 3 août la déclaration de guerre. Le 4 août les troupes Allemandes traversent la Belgique et entrent en France. Le 2 septembre 1914 les Allemands sont aux portes de Paris, à 25 kilomètres de la capitale.
La bataille de la Marne commence début septembre 1914. Les monts de Champagne et notamment la Main de Massiges barrent la progression des envahisseurs. L’Infanterie Coloniale défend ses positions. A partir de fin septembre 1914 et jusqu’en septembre de l’année suivante, Français et Allemands sont face à face se livrant une lutte acharnée : c’est la guerre des tranchées, des sapes et des mines, des pilonnages d’artillerie.
Le front est stabilisé sur les Monts de Champagne à l’Est de Reims, dont la Main de Massiges est le dernier contrefort à l’Est avant l’Argonne et Verdun.
La Main de Massiges marque la limite Est du front de Champagne à la jonction du front de l’Argonne. Les Allemands se sont, dès leur repli début septembre 1914, retranchés sur cette hauteur naturelle dont chaque doigt forme un bastion de cette forteresse naturelle. C’est sur cet obstacle que butent dès le 13 septembre 1914, les troupes du Corps d’Armée Colonial de la 4ème Armée française. Dès septembre 1914 la Cote 191 est le théâtre de combats où se distingue la 2ème Division d’Infanterie Coloniale composée des 4ème, 8ème, 22ème et 24ème Régiments d’Infanterie Coloniale. Le 26 du même mois, le 4ème R.I.C. s’empare de la butte et fait plus de 200 prisonniers. A partir de cette date les troupes françaises, des marsouins, tiennent la position et s’y accrochent.
La ligne occupée, accrochée aux pentes Sud de la Main de Massiges, entre la Cote 191 et le ruisseau de l’Etang, est complètement dominée par les tranchées ennemies qui couronnent la crête. Tout mouvement de jour y est impossible : les patrouilles ne peuvent se déplacer que très prudemment, devant un ennemi très vigilant et d’autant plus actif qu’il se sent fortement soutenu par une nombreuse artillerie. Cette relève faite en plein jour est pénible, et nous occasionne des pertes sérieuses.

Le 13 septembre 1914, le bataillon Monneot du 8ème RIC cantonne à la ferme d’Hauterives et constitue l’avant-garde de la colonne. A 12h30 au moment où le bataillon franchissait le front de Gizeaucourt, l’avant-garde fut accueillie par des obus ennemis (77 de campagne et 105 fusant).
Le 14 septembre 1914, les 2 bataillons du 8ème RIC stationnant à Valmy rejoignent la colonne par la route Valmy - Braux-Sainte-Cohière. Arrivée à l’Est de la Cote 181 (sud-ouest de Berzieux), l’artillerie envoie des obus en avant du 4ème RIC qui précède le 8ème RIC.
Vers 10 heures, alors que les bataillons de première ligne viennent à peine d’arriver sur leurs positions, les patrouilles envoyées en avant signalent qu’un fort détachement ennemi menace l’intervalle séparant les deux bataillons. Une compagnie de soutien, la 8ème, est alors immédiatement placée dans cet intervalle et dans une position perpendiculaire au front occupé. Reçu par des feux de flanc et de face, l’ennemi qui, bien soutenu par le feu de trois batteries bien dissimulées a pu s’approcher à moins de 100 mètres de nos lignes, est finalement repoussé. Nous subissons des pertes sévères, (4 officiers et 250 hommes hors de combat), mais nous conservons toutes nos positions ; la nuit se passe sans incident.
Du 17 au 26 septembre 1914, l’ennemi ne manifeste pas d’activité sérieuse sur le front du Régiment. Les unités profitent de ce calme relatif pour organiser leurs positions, mais les travaux très pénibles ne peuvent s’effectuer que la nuit. Le village de Massiges, où les unités sont en réserve à tour de rôle étant quotidiennement bombardé par l’artillerie ennemie, finit par être abandonné et les hommes couchent en permanence dans les tranchées qui sont approfondies et aménagées en conséquence : banquettes de tir, niches individuelles, créneaux. Pendant quelques jours, les pertes occasionnées par le tir de l’artillerie allemande continuent cependant à être fortes, en raison du manque de boyaux et de l’insuffisance des tranchées hâtivement construites avec les outils portatifs. La distribution des outils de parc et l’organisation des travaux sous la direction des gradés du Génie, permettent d’améliorer la situation.

Le soldat MARIUSSE Paul Victor de la 1ère Cie du 1er Bataillon du 8ème RIC est disparu au combat le 15 septembre 1914 à Massiges (Marne). Son décès a été fixé au 15 septembre 1914 suivant jugement déclaratif du Tribunal de Tournon du 11 avril 1921.

Mort pour la France.
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PONTON Ernest

PONTON Ernest Raoul Ferdinand :

Ernest Raoul Ferdinand PONTON voit le jour le samedi 31 mai 1884 à 17 heures à Champis (07440) - au lieu du Fringuet.
Il est le fils légitime de Jacques Frédéric PONTON, négociant, âgé de 46 ans environ et de Marianne Victoine Léonie PIREYRE, ménagère, âgée de 31 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux roux - front rond - nez aquilin - bouche moyenne - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,57 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Ernest sera cultivateur.

Ernest R. F. PONTON est décédé le samedi 19 octobre 1918, à l’âge de 34 ans, à Tirlancourt (60).

Matricule 1478 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 017725.
Ajourné en 1905 et en 1906. Bon en 1907.
Arrivée au Corps le 8 octobre 1907. Soldat de 2ème classe au 40ème Régiment d’Infanterie.
Renvoyé le 11 juillet 1908. Passe dans la Réserve le 1er octobre 1908. Certificat de Bonne Conduite accordé.
Célibataire, domicilié à Champis.

Rappelé par décret de mobilisation générale le 4 août 1914 au 61ème Régiment d’Infanterie, 17ème Compagnie, Groupe 2. Soldat Grenadier.
En octobre 1918, il est à la 17ème Cie du 261ème RI.
Campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 19 octobre 1918.

Combats de l’Aisne en octobre 1918 :

D’octobre 1914 à mars 1917, le front se stabilisa sur une ligne passant par Lassigny, Tracy-le-Val et Bailly. Pendant ces deux années d’occupation, l’armée ennemie vécut sur les villes et les villages du Noyonnais, préparant les offensives, organisant la défense. Les forces françaises, quant à elles, s’efforcèrent de contenir l’envahisseur. De nombreux vestiges subsistent de cette guerre de position (carrières aménagées, postes de commandement, blockhaus, observatoires, abris, mais aussi cimetières, hôpitaux). En mars 1917, les Allemands se replièrent sur la ligne Hindenbourg non sans avoir pratiqué de nombreuses destructions sur leur passage. Les alliés occupèrent alors pendant 1 an les anciennes positions allemandes. Il reste de cette période de nombreux témoignages. Le 21 mars 1918, l’Allemagne reprit l’offensive. La tragique agonie du Mont-Renaud (29 avril - 9 juin 1918) et les terribles batailles du Matz (mars - août 1918) demeurent présentes dans les mémoires. De nombreux monuments glorifient le courage de nos soldats qui arrêtèrent l’armée allemande en marche sur Paris. Les victoires alliées de l’été et de l’automne 1918 repoussèrent l’ennemi bien au-delà de la ligne Hindenbourg. Le 11 novembre suivant, l’armistice était signé à Rethondes.

Le 28 septembre 1918, le 261ème RI se trouve au Montdidier (Somme).
Le 1er octobre 1918, il est à Dury et au Nord de Lihons dans la Somme.
Le 3 octobre 1918 à 17h30 devant Neuville-Saint Amand (Aisne), il attaque les tranchées Drave et Pillards. Objectif : l’ouvrage Météor et la tranchée Alexandre. Nos éléments avancés réussissent à atteindre la tranchée du Lac et le point 2366. Pertes de la journée : 5 tués - 19 blessés dont le soldat grenadier PONTON.
Le 4 octobre 1918, ordre est donné de continuer l’attaque sous forme de progression à la grenade par petits éléments fréquemment relevés. A 7h, une contre-attaque allemande nous oblige à nous replier de 300 mètres.

Evacué après ces combats, le soldat PONTON Ernest Raoul Ferdinand de la 17ème Cie du 261ème RI décédera le 19 octobre 1918 à 2h30 à l’ambulance 2/71 à Tirlancourt près de Guiscard dans l’Oise, des suites de maladie contractées en Service Commandé (broncho-pneumonie grippale) Il repose au cimetière de Thiescourt (Oise).

Cité à l’Ordre du Régiment n° 172 du 20 juillet 1917 : " Grenadier d’élite, d’un courage admirable, attaqué sur le petit poste dans la nuit du 17 au 18 juillet 1917, s’est défendu avec la plus grande bravoure, montant sans hésiter sur le parapet pour mieux riposter à la grenade jusqu’à ce que l’ennemi se soit replié".
Cité à l’Ordre du Régiment n° 132 du 12 mai 1918 : " Bon soldat, d’un courage à toute épreuve, le 12 avril 1918 ayant eu son camarade de combat tué près de lui, est resté à son poste malgré les bombardements". Croix de Guerre.

Mort pour la France.


ROMAIN Eugène Marius

ROMAIN Eugène Marius :

Eugène Marius ROMAIN voit le jour le dimanche 14 janvier 1883 à 21 heures à Champis (07440) - au lieu de la Riaille.
Il est le fils légitime de Ferdinand ROMAIN, cultivateur, âgé de 25 ans environ et de Marie Mélanie NODIN, ménagère, âgée de 24 ans environ.
Signalement : cheveux et sourcils blonds - yeux bleus - front couvert - nez petit - bouche moyenne - menton rond - visage étroit.
Taille : 1,67 m.
Degrés d’instruction générale : 3.

Eugène sera sabotier.

Il épouse Marie Brigitte Augustine FERREIRE, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le jeudi 18 mars 1909 à Champis (07440).

Eugène M. ROMAIN est décédé le jeudi 28 janvier 1915 à 19h, à l’âge de 32 ans, à Bar-le-Duc (55) - à l’hôpital des Contagieux.

Matricule 1338 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 013438.
Mise en route et arrivée au Corps le 15 novembre 1904. Soldat de 2ème classe.
Envoyé en disponibilité le 22 novembre 1906. Motif : un frère sous les Drapeaux.
Marié et domicilié à Théolier à Champis.

Rappelé par décret de mobilisation générale le 14 août 1914.
Campagne contre l’Allemagne du 10 août 1914 au 28 janvier 1915.
Soldat de 2ème classe au 38ème Régiment d’Infanterie Coloniale, 13ème Compagnie le 21 novembre 1914.

La Guerre de positions (fin 1914 - début 1915) :

La Bataille de la Marne s’est achevée en septembre 1914. Le 38ème RIC y a participé.
Du 24 septembre 1914 au 3 juin 1915, il est en opérations devant les casernes de Chauvoncourt dans la Meuse.

Le 21 décembre 1914, il se trouve aux abords de Thillombois dans la Meuse. Le 5ème Bataillon quitte la Ferme Louvent pour aller relever aux tranchées du Bois des Paroches, le bataillon du 203ème RI qui s’y trouve. A 16h, au cours de cette relève, le capitaine commandant la 18ème Cie et 2 soldats de la 18ème Cie sont blessés par des shrapnels ennemis (obus à balles). A 23h, dans la soirée, 2 soldats de la 13ème Cie sont tués et 3 soldats de la 13ème Cie sont blessés dans la tranchée N° 5 bis par des shrapnels allemands.
Le 31 décembre 1914, le village de Lahaymeix (Meuse) est bombardé par l’artillerie ennemi. Un soldat du régiment est blessé. Il faisait partie de la section de téléphonie dont une partie était en service à Lahaymeix.
Le 4 janvier 1915 à 23h, 2 soldats de la 14ème Cie sont blessés par des shrapnels dans les tranchées de 1ère ligne.
Le 16 janvier 1915 de midi à 13h, une douzaine d’obus à shrapnels tombent sur le camp de la lisère Est du Bois des Paroches. Pertes : 1 tué - 8 blessés.
Le 18 janvier 1915 à 16h, le régiment est relevé dans le secteur des Paroches par le 341ème RI.
Le 19 janvier 1915 à 14h, prise d’armes pour tout le régiment à Lahaymeix.

Le soldat ROMAIN Eugène Marius de la 13ème Cie du 38ème RIC a été évacué durant cette période, et il est décédé le 28 janvier 1915 à 19h à l’hôpital des Contagieux de Bar-le-Duc par suite de fièvre typhoïde et broncho-pneumonie contractées en service.

Mort pour la France.


ROUX Paul

ROUX Paul :

Paul ROUX voit le jour le samedi 12 mai 1888 à 5 heures à Champis (07440) - au lieu des Blaches.
Il est le fils légitime de Henri ROUX, cultivateur, âgé de 33 ans environ et de Louise VERRON, ménagère, âgée de 32 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux châtains - front moyen - nez moyen - bouche moyenne - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,67 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Paul sera cultivateur.

Paul ROUX est décédé le mardi 11 août 1914, à l’âge de 26 ans, à Lagarde (57).

Matricule 194 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 3920.
Arrivé au Corps et incorporé le 7 octobre 1909. Soldat de 2ème classe. Soldat de 1ère classe le 29 octobre 1910.
Envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1911. Certificat de bonne conduite accordé.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale. Arrivé au 19ème Régiment d’Artillerie, Groupe 11, le 3 août 1914.
Campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 11 août 1914.

La bataille des Frontières du 7 août au 23 août 1914, désigne la toute première phase des combats de la Première Guerre Mondiale sur le front Ouest en août 1914, juste après la mobilisation des différents belligérants. Comme il s’agit d’une expression française, le terme désigne la série d’affrontements entre les troupes allemandes et franco-britanniques le long des frontières franco-belge et franco-allemande, sur une période allant du 7 août au 23 août 1914.
Elle comprend plusieurs zones de combats : d’une part en Haute-Alsace (batailles de Mulhouse et de Dornach), dans les Vosges (bataille du Donon) et sur le plateau lorrain (batailles de Morhange et de Sarrebourg) où les Allemands repoussent les offensives françaises, d’autre part dans l’ Ardenne belge (bataille des Ardennes) et le sillon Sambre et Meuse (batailles de Charleroi et de Mons) où les Français, les Belges et les Britanniques sont enfoncés par l’offensive allemande.
En 1914, le 19ème régiment d’artillerie de campagne (RAC) est alors stationné à Nîmes. Comme toutes ces unités, le RAC est composé de trois ou quatre groupes d’artillerie, chacun piloté par un capitaine. Le groupe est lui-même formé de trois batteries de quatre canons de 75 mm. Le 19ème RAC est rattaché à la 30ème division d’infanterie où il sert, entre autres, de préparation aux offensives. Les RAC sont tous hippomobiles : les canons et les équipements complémentaires sont tirés par des chevaux. Les camions et autres véhicules automobiles ne feront leur apparition qu’à partir de 1917. Au déclenchement de la Grande Guerre, le 19ème RAC est employé à la 2ème armée dirigée par le général Curières De Castelnau. Il participe aux offensives en territoire allemand avant de contenir la poussée ennemie et d’enclencher la victoire de la Marne. L’année suivante, le 19ème est envoyé en Argonne ; en 1916, il contribue à la victoire de Verdun. En 1917, avec la 30ème division d’infanterie, le régiment part en Orient.
En août 1914, le 19ème RAC se trouve près de Lagarde en Moselle, dans les environs de Château-Salins, en limite des départements de Moselle et Meurthe-et-Moselle.

La Bataille de Lagarde en Lorraine annexée (août 1914), bataille peu connue :

Dès le 10 août 1914, le général Lescot qui commande la cavalerie de Lunéville, juge « opportun » de faire attaquer le village de Lagarde, au nord-est de Lunéville, par une brigade mixte. Cette attaque est confiée entre autre à deux bataillons, venus d’Avignon et de Nîmes et notamment au 3ème bataillon du 58ème Régiment d’infanterie. Le village, situé dans la vallée de Sânon, en bordure du Canal de la Marne au Rhin, est occupé par une section garde-frontière allemande. Inférieurs en nombre et malgré une solide position établie derrière le bois Chanal, entre Lagarde et Bourdonnay, les Allemands sont obligés de quitter le village. Ils en sont chassés dès le 10 août au soir. Il n’y eut point de combat car les postes frontières et avant-gardes allemands jugèrent plus prudent de se retirer.
Selon des témoignages de soldats allemands blessés au cours de l’affrontement, ils se trouvent en face de leurs adversaires des 58ème et 40ème Régiments d’Infanterie et du 19ème Régiment d’Artillerie. Le combat se déroulera pendant sept heures, sous une chaleur accablante et contre un adversaire bien supérieur et solidement retranché. Les Français ont installé des retranchements dans les champs sur une longue distance. Pour faire obstacle à la cavalerie allemande, les fantassins français avaient parsemé le sol de sauts-de-loup, c’est-à-dire de puits recouverts de foin et d’herbe. La lutte est acharnée, meurtrière. Les soldats français aux voyantes couleurs, les officiers aux brillants galons s’élancent courageusement à l’orée du bois.
Le repli allemand n’est cependant qu’éphémère et cette même nuit, à Dieuze, le Général allemand Von Stetten qui commandait une division de cavalerie bavaroise et le général de la 42ème Division d’Infanterie décident de lancer une attaque contre Lagarde.
Au lever du jour, le 11 août 1914, les troupes allemandes lancent leur attaque. Une batterie de 75 française défend ardemment la position. Les mitrailleuses causent d’énormes pertes aux Allemands ; L’avantage semble se dessiner en faveur de l’ennemi. Deux batteries françaises particulièrement dangereuses sont prises sous le feu ennemi. Avant de subir l’assaut des Allemands, les officiers d’artillerie font sauter leurs pièces. Il faut alors songer au repli et abandonner les positions dans la forêt du Haut de la Croix. Serrés de près par les Uhlands, la retraite vers Xures s’effectue dans des conditions épouvantables.
L’attaque décisive pour la conquête de Lagarde est déclenchée. Il est alors 8h30. L’ennemi a engagé une division complète qui a pour mission de fixer le 3ème bataillon et de le déborder sur son aile gauche. Les Allemands craignent nos canons de 75 mm dont les tirs sont d’une extrême efficacité. Aussi, dès le début des combats, les batteries de 75 du 8ème Régiment d’Artillerie et du 19ème Régiment d’Artillerie de Campagne sont l’objet d’un pilonnage des obusiers allemands et sont rapidement réduites au silence.
Pertes du 58ème RI et du 19ème RAC : 969 hommes.

Le soldat de 1ère classe ROUX Paul de la 1ère batterie du 19ème RAC, est porté disparu le 11 août 1914 à Lagarde (Moselle) dans l’anéantissement de sa batterie. Tué à l’ennemi.

Mort pour la France.


SEIGNOBOS Auguste SEIGNOBOS Auguste

SEIGNOBOS Auguste Henri :

Auguste Henri SEIGNOBOS voit le jour le samedi 19 octobre 1889 à 5 heures à Lamastre (07) - au lieu du Puy.
Il est le fils légitime de Reymond SEIGNOBOS, cultivateur, âgé de 44 ans environ et de Rosalie MOURIER, ménagère, âgée de 33 ans environ.
Signalement : cheveux châtains clairs - sourcils châtains clairs - yeux châtains - front moyen - nez moyen - bouche moyenne - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,58 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Auguste sera cultivateur.

Il épouse Marie Gabrielle BRIAND, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le mercredi 22 janvier 1913 à Champis (07440).

Auguste H. SEIGNOBOS est décédé le mardi 29 juin 1915, à l’âge de 25 ans, à Haudiomont (55).

Matricule 130 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 06445.
Incorporé et arrivé au Corps le 5 octobre 1910. Soldat de 2ème classe au 99ème Régiment d’Infanterie, Groupe 10.
Envoyé en disponibilité le 28 septembre 1912. Certificat de Bonne Conduite accordé.
Domicilié au lieu du Chazal à Champis, ses parents à Alboussière.

Rappelé par décret de mobilisation générale et arrivé le 3 août 1914 au 99ème Régiment d’Infanterie.
Campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 29 juin 1915.

Les combats des Eparges de 1915 :

La commune des Eparges est située dans le département de la Meuse et en Lorraine actuelle. La crête contre laquelle le village est construit, haute de 346 mètres domine la plaine de la Woëvre. Dès le 20 septembre 1914, elle est occupée et puissamment fortifiée par les troupes allemandes. De violents combats pour sa conquête s’y déroulent de la mi-février à la mi-mars 1915. Cette bataille fut particulièrement meurtrière : les pertes françaises s’élèvent à 50000 hommes, dont 10000 tués ou disparus (3965 entre le 5 et le 9 avril), et les pertes allemandes furent comparables.

Première attaque des Eparges les 17 et 22 février 1915 :
Dans le but de réduire le Saillant de Saint-Mihiel que les allemands ont formé à partir de 1914, les français opèrent un assaut aux Eparges le 17 février 1915. Les allemands contre-attaquent immédiatement. Les gains de terrain sont très faibles.
La guerre des Mines :
S’ensuivent alors des combats incessants qui, pour partie, se déroulent à la surface, mais pour la majorité, ont lieu sous terre : c’est la guerre des Mines.
Deuxième attaque des Eparges du 6 au 16 avril 1915 :
Au printemps 1915, suite aux défaites des troupes françaises en Champagne et face à l’avancée des Allemands vers Paris, l’assaut est une fois encore lancé sur la crête des Eparges. Les Eparges et sa région constituent le dernier rempart à l’avancée des troupes allemandes vers la capitale.
Au sommet de la crête, le point culminant, le fameux point X est le secteur à prendre. Malgré la boue, les Français prennent la crête mais ne parviendront pas à atteindre le point X. De part et d’autre, les pertes sont importantes. Les bombardements incessants ajoutés au mauvais temps ont fait de la plaine de la Woëvre un véritable marécage.
L’après printemps 1915, les combats des Eparges se poursuivent. L’insuccès français provoque les tentatives des Allemands pour reprendre la crête, mais les Français la conservent de haute lutte. La guerre des mines reprend de plus belle. Les combats se poursuivent donc les mois qui suivent, avec une intensité variable, mais faisant toujours plus de morts. A partir de la mi-avril 1915, la guerre change de visage aux Eparges. Le général Herr ordonne de déloger les Allemands du point X par des charges explosives souterraines. Tour à tour, chacun des deux ennemis prend alors provisoirement l’ascendant sur l’autre. La guerre des mines se prolonge jusqu’en septembre 1917 et décline ensuite. Elle ne procure de gain territorial à personne, malgré l’explosion au total de 46 charges allemandes et 32 françaises. Sur une longueur de seulement 800 m, ces mines creusent de spectaculaires cratères dont 18 sont toujours visibles.
En septembre 1918, le site des Eparges est libéré grâce à l’offensive de l’armée américaine qui libère le saillant de Saint-Mihiel.

Du 16 juin au 28 juin 1915, le 328ème RI et le bataillon de marche du 99ème RI occupent les tranchées des Eparges.
Le 16 juin 1915, le 328ème RI et le bataillon de marche du 99ème RI quittent Belleville et font mouvement par la route de Metz, la tranchée de Calonne, le ravin de Saint-Brice et le village des Eparges pour remplacer le 128ème RI qui occupe les tranchées des Eparges.
Le 18 juin 1915 dès le matin, commence un violent bombardement ; quelques coups malheureux tombent juste dans nos tranchées. De plus, les pionniers qui travaillent à remettre la tranchée de 1ère ligne abandonnée ont été démasqués par un projecteur allemand et une mitrailleuse les a pris de suite en objectif tuant 2 hommes et en blessant un troisième.
Le 19 juin 1915, toute la journée bombardements intermittents par artillerie lourde et légère et par grosses bombes. Le matin on constate que l’ennemi avait renforcé son réseau de fil de fer en avant de ses tranchées.

Une violente attaque est lancée le 20 juin en fin d’après midi par la 3ème DI entre la tranchée de Calonne et le village des Eparges. Le 51ème RI tient la gauche du secteur de cette division et se trouve immédiatement à droite du bataillon du 99ème RI. Les violents bombardements de défense allemands ont incontestablement un impact sur le secteur limitrophe. Les bombardements français sont intenses.
Le 20 juin 1915, le 2ème groupe du 42ème RAC tire 2187 obus de 75 mm et les 7ème et 9ème batteries qui couvrent la limite gauche du secteur d’attaque, tirent 399 obus. 2586 obus de 75 (auxquels il faut rajouter les obus de l’artillerie lourde du 2ème Corps d’Armée) sont ainsi tirés en quelques heures sur un front d’environ 2 km.
Le 24 juin 1915 le soir, bombardement violent sur le 5ème bataillon mettant plusieurs hommes hors de combat. Vers 23h, après un sérieux bombardement sur la 22ème Cie, les Allemands réussissent par un coup de main, a atteindre notre tranchée ; nos hommes, surpris, sont emmenés prisonniers par les Allemands au nombre de 16 dont plusieurs gradés.

Pour la période du 20 au 30 juin 1915, les pertes s’élèvent pour les 3ème et 4ème divisions du 2ème CA aux combats des Eparges à : 696 tués dont 20 officiers. 2774 Blessés dont 28 officiers. 1154 Disparus dont 9 officiers.

Le soldat SEIGNOBOS Auguste Henri de la 15ème Cie du 99ème RI, est blessé mortellement aux Carrières d’Haudiomont (Meuse) le 28 juin 1915. Il décédera des suites de ses blessures à l’ambulance 6/2 le 29 juin 1915 à 23h45.

Mort pour la France.


CARDINAL Siméon Casimir

CARDINAL Siméon Casimir :

Siméon Casimir CARDINAL voit le jour le mercredi 26 mai 1880 à 18 heures à Désaignes (07) - au lieu de Saleyre.
Il est le fils légitime d’Eugéne CARDINAL, cultivateur, âgé de 34 ans environ et de Delphine Henriette VALLA, ménagère, âgée de 26 ans environ.
Signalement : cheveux bruns - sourcils bruns - yeux noirs - menton rond - front rond - bouche moyenne - nez moyen.
Taille : 1,61 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Siméon sera charron.

Son père Eugéne meurt avant 15 novembre 1907, Siméon est âgé de moins de 27 ans.

Il épouse Marie Séphise DUPRÉ, la fille légitime de parents non connus.
Il n’y a pas d’enfants connus pour ce couple.

Ils se marient le mardi 24 mars 1908 à Labatie d’Andaure (07).

Siméon C. CARDINAL est décédé le dimanche 23 mai 1915, à l’âge de 34 ans, à Flirey (54).
Matricule 900 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 09145 B.

Mise en route et arrivé au Corps le 15 novembre 1901. Servant le dit jour au 6ème Régiment d’Artillerie. Ouvrier en Bois le 26 septembre 1902.
Renvoyé en disponibilité le 30 septembre 1904. Certificat de Bonne Conduite accordé.
Dans la disponibilité, passe au 10ème Régiment d’Artillerie à Pieds.
Domicilié à Désaignes.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale. Arrivé au Corps le 4 août 1914. Passé au 17ème Régiment d’Infanterie le 11 février 1915. Passé au 157ème Régiment d’Infanterie le 5 mai 1915, soldat de 2ème classe à la 14ème Compagnie.
Campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 22 mai 1915.

La bataille de Flirey du 19 septembre au 11 octobre 1914 :

La bataille de Flirey, en Meurthe-et-Moselle, est une bataille livrée du 19 septembre au 11 octobre 1914, aboutissant à une victoire de l’Armée Impériale Allemande sur les forces françaises. La prise de Flirey aura une influence considérable sur le cours du conflit, coupant la plupart des routes et chemins de fer vers Verdun. Elle oppose principalement d’un côté la 3ème Armée Française à la 6ème Armée Allemande dans le cadre de la course à la mer. Les renforts arrivés le 22 septembre quittent la région avant le 12 octobre. Ceux arrivés le 27 s’organisent en un corps d’armée (le 31ème) pour tenir les seize kilomètres de front entre Flirey et Apremont. Cette grande unité occupera ce front jusqu’à la mi-mai 1916.
Le14 mai 1915, le 4ème bataillon occupe les emplacements suivant : la 13ème Cie et un peloton de la 14ème Cie aux tranchées, un peloton de la 14ème Cie à Flirey, la 15ème Cie aux Bois de la Hazelle et la 16ème Cie au Bois sans nom. Le 1er peloton de la 15ème Cie contribue à la défense de la tranchée ennemie conquise. Les troupes d’occupation, après avoir repoussées plusieurs contre-attaques sont obligées, sous une pluie de grenades, d’abandonner la tranchée conquise. Le peloton de la 15ème Cie resté seul, cède à son tour mais en perdant près de la moitié de son effectif.

Le 19 mai 1915, la 14ème Cie et un peloton de la 15ème Cie du 157ème RI occupent le Bois sans nom. Perte de la journée : 2 tués - 6 blessés (dont 1 caporal)

Le 20 mai 1915, un peloton de la 14ème Cie relève aux tranchées le peloton de la 13ème qui va cantonner à Bernicourt. Perte de la journée 1 tué - 8 blessés.

Le 21 mai 1915, les pertes s’élèvent à 2 tués et 8 blessés dont 2 caporaux.

Le 22 mai 1915, le 1er bataillon et un peloton de la 14ème Cie occupent les tranchées. Perte du jour : 2 tués (dont le soldat CARDINAL) - 5 blessés (dont 1 sous-lieutenant - 1 adjudant et 1 caporal).

Le soldat Siméon CARDINAL de la 14ème Cie du 4ème bataillon du 157ème RI qui se trouvait dans les tranchées à 500 mètres devant Flirey (Meurthe-et-Moselle), est tué à l’ennemi le 22 mai 1915 à 20h, par suite des éclats d’une bombe qui lui a sectionné les deux jambes et le bras droit.

Citation à l’Ordre du Régiment n° 141 du 24 mai 1915 : " Soldat courageux et dévoué. Tombé à son poste de Combat le 22 mai 1915 devant Flirey".

Mort pour la France.


CHALAMET Léon CHALAMET Léon

CHALAMET Léon :

Léon CHALAMET voit le jour le mercredi 16 février 1887 à 15 heures à Champis (07440) - au lieu de La Bâtie-de-Crussol.
Il est le fils légitime de Jean Pierre Salomon CHALAMET, boulanger et de Suzanne LORIOL, ménagère.
Signalement : cheveux châtains - sourcils châtains - yeux châtains - front ordinaire - nez fort - bouche moyenne - menton rond - visage ovale.
Taille : 1,67 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Léon sera journalier.

Léon CHALAMET est décédé le dimanche 9 mai 1915, à l’âge de 28 ans, à Seddul-Bahr (Turquie).
Matricule 466 - recrutement de Saint-Privas.
Matricule au Corps : 22559.

Incorporé le 6 octobre 1908 comme Soldat de 2ème classe au 24ème Bataillon des Chasseurs à Pieds. Caporal le 25 septembre 1909.
Ré engagé pour deux ans et six mois comme Soldat de 2ème classe le 26 février 1910 au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale.
Campagne du Maroc Occidental (en Guerre) du 1er octobre 1911 au 23 mars 1912.
Campagne au Maroc (en Guerre) du 24 mars 1912 au 2 septembre 1914.
Campagne contre l’Allemagne du 3 septembre 1914 au 16 mars 1915 et en Orient du 17 mars 1915 au 9 mai 1915. Passé Sergent le 11 septembre 1914.
Le 16 mars 1915, passe au 7ème Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale. Tué à l’ennemi le 9 mai 1915 à Seddul-Bahr en Turquie.

La bataille des Dardanelles est aussi appelée la bataille de Gallipoli (mars 1915 à janvier 1916) :

Le but de cette bataille était de s’emparer dans un premier temps de la mer de Marmara pour pouvoir assiéger Constantinople, ainsi les Alliés songeaient contrôler les flux maritimes du Bosphore. L’idée d’éliminer l’Empire Ottoman de la guerre par une action navale fut présentée au conseil de guerre de la Grande-Bretagne vers la fin de novembre 1914. Selon le plan initial, une force navale devait attaquer le détroit afin d’ouvrir la route vers Constantinople. Malgré les réserves présentées de plusieurs côtés, ce plan fut dûment approuvé en janvier 1915. Quand le 31 octobre 1914 l’Empire ottoman déclare la guerre à la France, la Grande-Bretagne et la Russie, la réalisation du plan esquissé en 1906 devient une obligation.
Le 3 novembre 1914, la flotte britannique bombarde pendant quinze minutes les fortifications d’Europe et d’Asie de l’entrée du détroit. Puis la flotte se replie à Lemnos, où elle établit une base fortifiée. Winston CHURCHILL, premier lord de l’Amirauté, expose donc au Conseil de Guerre britannique, le 23 novembre 1914, le plan prévu de longue date. Le plan est accepté mais remis à plus tard.

Une expédition terrestre fut organisée contre Gallipoli. 75 000 soldats alliés débarquèrent le 24 avril 1915 mais l’effet de surprise était raté et les défenses ottomanes avaient été renforcées. Les gains initiaux des alliés furent perdus et les forces britanniques, françaises, australiennes et néo-zélandaises se trouvèrent bloquées sur le Cap Helles, entre la mer et les collines tenues par les Ottomans. Les défenses ottomanes, sous le commandement du général Liman Von Sanders étaient habilement manœuvrées, à la grande surprise des alliés. Parmi les hommes qui se distinguèrent dans le camp Ottoman se trouvait un jeune colonel, Mustafa Kemal, qui devait plus tard instaurer la République et moderniser le pays, devenant le premier président.

Le 6 mai 1915, le 7ème Régiment d’Infanterie Mixte Coloniale arrive en vue de la presqu’île de Gallipoli. A 17h, débarquement de la section de tir à Seddul-Bahr, les mulets sont laissés à bords. A 19h00, bivouac à la Cote 43 à gauche de la route de Crithia.
Le 7 mai 1915, à 17h, le régiment est à la Ferme Zimmermann. A 19h00, il se porte en 1ère ligne. 2 sections intercalées au milieu de la Cie Baudry, une section sur la crête d’Apsefla comme soutien. Dans cette dernière section, un caporal et 1 soldat sont blessés au cours du désenrayage d’une pièce.
Le 8 mai 1915 à 16h, attaque contre la position turque d’Epsilla. Dès le début de cette action, le capitaine est tué. A18h, les sections Lautenois et Roux ont pris de nombreuses positions sur le plateau et dirigeaient des feux efficaces contre les Turcs. Pertes de la journée : 3 tués dont le capitaine Commandant la section - 1 caporal - 4 blessés dont 1 caporal
Le 9 mai 1915, les deux sections de mitrailleuses placées au centre du bataillon Ribaudeau se trouvent au point du jour dans une situation assez critique par suite de l’enrayage de 3 pièces.
A 7h, le sergent CHALAMET Léon de la section Roux est tué sur une pièce en enlevant le piston moteur.
A 9h, la section Lautenois ne pouvant pas arriver à désenrayer ses pièces est obligée de se reporter en arrière sous un feu violent.
A 19h, la section Roux ayant à son tour ses deux pièces enrayées se porte sur le plateau pour réparer.
A 21h elle reprend sa place sur la ligne. Cette journée a coûté la vie à 3 tués dont le sergent Chalamet Léon, 3 disparus et 6 blessés

Le Sergent CHALAMET Léon du 7ème Régiment d’Infanterie Mixte Coloniale est tué à l’ennemi sur sa pièce d’artillerie le 9 mai 1915 à Seddul-Bahr (Turquie).

Mort pour la France.


CHANAL Auguste CHANAL Auguste

CHANAL Auguste :

Auguste CHANAL voit le jour le vendredi 20 novembre 1891 à 9 heures à Champis (07440) - au lieu de Mazel.
Il est le fils légitime de Jean François Auguste CHANAL, cultivateur et de Marie Théodorine Emma VINARD, ménagère.
Signalement : cheveux châtains - sourcil vertical - yeux marrons foncés - front moyen - bouche moyenne - visage ovale.
Taille : 1,64 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Auguste sera cultivateur.

Auguste CHANAL est décédé le vendredi 21 août 1914, à l’âge de 22 ans, à Schirmeck (67).
Matricule 1758 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 3661.
Incorporé et arrivé au Corps le 8 octobre 1912. Soldat de 2ème classe au 99ème Régiment d’Infanterie,1ère Cie.
Campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 14 novembre 1914.

Opérations en Alsace en août 1914 :

Il n’entrait ni dans le plan stratégique, ni dans les intérêts tactiques de l’armée allemande, de porter la guerre sur la frontière alsacienne. Il apparut utile au Commandement français d’accrocher sur ce front la gauche ennemie et de prendre dans la plaine d’Alsace, dés le début des opérations, une position qui nous assurât le débouché des Vosges sur un large front. Notre plan de campagne prévoyait donc une offensive qui flanquerait, à droite, le mouvement général de nos armées, avec des forces dont la mission serait de pénétrer brusquement en Alsace par le sud, de se porter en hâte sur Colmar et Schlestadt (Sélestat), de détruire les ponts du Rhin, et de masquer Neuf-Brisach.
Après cette première offensive, l’armée française ne pouvait rester sur cet échec. Trop d’espoirs étaient nés soudain au delà des Vosges. Nous leurs devions une réparation morale. Et d’autre part une nouvelle poussée, bien conduite, ne pouvait manquer d’assurer des positions meilleures à l’aile droite de nos armées. Afin de pouvoir agir avec plus de sécurité, nos troupes opérant en Lorraine avaient besoin d’être sérieusement couvertes en direction du Sud par l’occupation des points de passage du Rhin, de Huningue à Neuf-brisach. Cette mission de flanc garde, non réalisée, ne pouvait être abandonnée sans danger. L’occupation du Sundgau nous était nécessaire, car des colonnes ennemies débouchant par là mettraient en péril notre 10ème Armée.

Le 6 et 7 août 1914, les 3 bataillons du 99ème RI ont quitté leur garnison et sont arrivés le 7 août à l’est d’Epinal après un trajet en chemin de fer.
Le 10 août 1914, le 1er bataillon est en cantonnement à Bruyères
Le 11 août 1914, renseignements sur l’ennemi : des troupes allemandes de toutes armes ont tenté de déboucher en force de la trouée de Saales sur le front du 21ème Corps, les éléments du 4ème Corps qui tiennent les cols de Sainte-Marie et du Bonhomme sont en contact étroits avec l’ennemi. A leur droite, le 7ème Corps tient la Schlucht et les cols plus au Sud.
Le combat commence le 15 août 1914 à 17h30. Fusillade jusqu’à la nuit
Le 15 août 1914, le combat commence à 17h30, fusillade jusqu’à la nuit. Le 1er bataillon bivouac dans le Bois du Creux du Chêne
Le 16 août 1914, au matin le 1er bataillon attaque les hauteurs Ouest de Saint-Croix-aux-Mines et s’y maintient. A 16h30, le régiment est informé que l’ennemi bat en retrait. Perte de la journée ; 3 soldats du 1er bataillon
Le 17 août 1914, le 1er bataillon arrive à 23h00 à Colroy-la-Roche.
Le 19 août, le 1er bataillon reçoit l’ordre de marcher sur Shirmerck par le col de Perreux. Arrivée au Champ du Feu, il est reçu par une fusilliade et une cannonade à 500 mètres. Il se déplit à l’Est de Fouday et de Rothau. Il passe la nuit sur les pentes de Rothau Perte de la journée au Champ du Feu : 1 lieutenant - 2 sous-officiers - 88 caporaux et soldats. Perte à Waldersbach et Bois de Rothau : 10 sous-officiers - 176 caporaux et soldats
Le 20 août 1914 : le 1er bataillon envie des reconnaissance dans les Bois de Plaine. Perte de la journée pour les 3 bataillons : 2 officiers - 8 sous-officiers - 3 médecins militaires - 168 caporaux et soldats
Le 21 août, ordre du général commandant la 28ème division au Colonel commandant du 99ème régiment "maintenez-vous sur la Boucherie-et-Bellefosse", pendant ce temps le 1er bataillon était toujours vers Rothau. Perte du 1er bataillon à Rothau : 1 Chef de bataillon tué - 1 capitaine tué 1 lieutenant disparu - 153 caporaux et soldats.
Le 22 août 1914, afin de permettre un barrage définitif dans la vallée de la Bruche et sur les cols des Vosges, le général commandant le 14ème Corps a décidé que le plateau de Hampoumont serait réoccupé le 22 août au matin par la 28ème division.

Le soldat CHANAL Auguste de la 1ère Cie du 1er Bataillon du 99ème RI a été signalé sur une liste de prisonniers à Schirmerck dans les Vosges décédés antérieusement au 14 novembre 1914.

Il est Mort pour la France le 21 août 1914 à Schirmeck, tué à l’ennemi et inhumé à Schirmeck en Alsace.
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CHAUSSON Rémy Victor

CHAUSSON Rémy Victor :

Rémy Victor CHAUSSON voit le jour le dimanche 8 septembre 1895 à 5 heures à Champis (07440) - au lieu de La Pichonnière.
Il est le fils légitime de François CHAUSSON, cultivateur, maçon et de Julie CHALAMET, ménagère.
Signalement : cheveux châtains - yeux châtains - front moyen - nez rectiligne - visage long.
Taille : 1,60 m.
Degré d’instruction générale : 2.

Rémy sera cultivateur.

Rémy V. CHAUSSON est décédé le lundi 5 juillet 1915, à l’âge de 19 ans, à Braux-Sainte-Cohière (51).

Matricule 1910 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 8408.
Résidant à Champis.
Arrivé au Corps le 18 décembre 1914. Soldat de 2ème classe au 112ème Régiment d’Infanterie, Groupe 10.
Campagne contre l’Allemagne du 18 décembre 1914 au 5 juillet 1915

Combats de la Forêt d’Argonne et du Bois de La Gruerie en 1915 :

A partir du 15 juin 1915, la répartition des secteurs et la composition des troupes sont les suivantes : le secteur est limité à l’ouest par la route de Binarville à Vienne-le-Château. Le 32ème Corps d’Armée dispose, pour occuper la partie gauche de son front jusqu’à l’ouvrage central, de la 241ème brigade (55ème et le 112ème RI et de la 126ème division).
Dès le 16 juin, l’activité de l’artillerie augmente dans presque tous les secteurs ; les tranchées de la face Est de Bagatelle sont bouleversées, cinq mines explosent dans cette journée devant notre front.
Le 17 juin 1915, au petit jour, un groupe ennemi surgit sans aucune préparation et se jette sur un élément avancé de notre ligne, où il réussit à se maintenir malgré nos contre-attaques menées par quatre compagnies.
Le 18 juin 1915, à Bagatelle, tandis que le bombardement reprend avec violence, trois mines nouvelles font explosion et endommagent nos tranchées à la Sapinière, au Ravin-Sec et à Blanleuil. L’ennemi lance dans nos lignes un billet ainsi conçu : « Vous avez beau faire venir le 15ème Corps, nous résisterons jusqu’au bout. Méfiez-vous. » Un prisonnier raconte que deux batteries de 210 viennent d’arriver dans le secteur. Le soir, un nouveau message est lancé par-dessus nos parapets, qui précise la menace : « Artilleurs français, vous vous rappellerez le 20 juin ! ».
Le 19 juin 1915, la lutte de mines s’accompagne d’un combat de bombes très violent qui nous coûte 150 hommes.
Le 20 juin 1915, l’ennemi, comme il l’a annoncé, prononce une offensive générale depuis Bagatelle jusqu’aux lisières Ouest de la forêt, sur le front du 32ème Corps d’Armée et la droite du 5ème Corps. Dès 2h30 du matin se déclenche une préparation d’artillerie très violente de projectiles de tous calibres et de minenwerfer, accompagnés d’obus asphyxiants en grand nombre. A 4 heures, à Bagatelle et à Blanleuil, à la suite d’une action à coups de pétards, l’ennemi lance deux attaques d’infanterie, qui sont repoussées après une lutte très vive. Les tirs de bombardement reprennent alors et redoublent d’intensité jusqu’à 7h30. A ce moment, se produisait la relève dans le secteur tenu par la 251ème brigade, les unités du 55ème régiment d’infanterie venant remplacer celles du 112ème. La violence du bombardement empêche l’exécution complète de cette opération. A 7h30, le bombardement cesse subitement sur les premières lignes, mais continue sur les deuxièmes et les arrières, où tombent en grandes quantités des obus asphyxiants. Nos postes avancés de la 251ème brigade, complètement écrasés, cèdent. L’ennemi qui a attaqué en masse, sa droite à cheval sur la route de Binarville, réussit à prendre pied dans notre première ligne, sur le saillant de la tranchée Labordère et cherche à s’étendre ; mais une contre-attaque vigoureuse de la compagnie de réserve de secteur du 112ème régiment d’infanterie arrête momentanément cette tentative et fait quelques prisonniers. Toute la matinée, la lutte se poursuit sans arrêt des fractions ennemies qui ont réussi à enfoncer la première ligne du secteur voisin, à l’Ouest de la route de Binarville, commencent à prendre d’enfilade la gauche du secteur du 32ème Corps d’Armée, tenue par le 55ème régiment d’infanterie. En résumé à 19h, nos contre-attaques, sans regagner la totalité du terrain perdu, ont arrêté définitivement la progression de l’ennemi en le rejetant sur la première ligne. Toute la nuit des actions locales d’infanterie se succèdent au milieu de violents tirs d’artillerie. Vers 3h le feu se ralentit, et nous en profitons pour consolider les positions reconquises. Mais dans cette dure journée du 20 juin, nos pertes ont été très lourdes : 271 tués, 1450 blessés, 495 disparus. Au total : 2216 officiers et hommes.
Le 30 juin, les Allemands reprennent l’offensive ; mais au lieu d’être localisée à Bagatelle, la lutte s’étend sur tout le front du 32ème Corps d’Armée, de la route de Binarville au Four-de-Paris. Dès 4h, l’ensemble de la position est soumis à un bombardement par pièces de tous calibres, surpassant en violence et en précision ce qu’on avait vu jusqu’alors : projectiles de 150, de 210 et de gros minenwerfer. Toutes les tranchées de première ligne sont démolies et écrasées, une grande partie des défenseurs ensevelis, tués ou blessés. Sous le couvert de cette préparation, l’ennemi prononce trois attaques d’infanterie successives et finit par percer tout d’abord à l’ouvrage central et à la gauche du cimetière. D’autre part, à la suite d’une série de combats locaux dans lesquels nos troupes ont à soutenir une lutte acharnée, l’ennemi, malgré des pertes considérables, notamment devant le front de Bagatelle, s’avance jusqu’au poste de commandement de Beaumanoir. Plusieurs fractions atteignent la Cote 213. Cependant, nos contre-attaques menées par quatre bataillons, dont la première particulièrement brillante exécutée par le 16ème bataillon de chasseurs, réussissent, vers 11h, à nous assurer le Réduit central et à dégager la Cote 213 et Beaumanoir. Mais vers 13h, nous sommes contraints d’abandonner la Sapinière et la première ligne de l’ouvrage Blanleuil, attaquées depuis le matin sans succès et couvertes d’un nuage persistant de gaz asphyxiants qui s’étend jusqu’à La Harazée. Une vigoureuse contre-attaque d’un bataillon du 151ème régiment d’infanterie nous remet en possession d’une partie de l’ouvrage de Blanleuil, sur la crête même. Au saillant Triboullier perdu dans la matinée, des contre-attaques répétées du 162ème régiment d’infanterie nous permettent de reprendre, au cours de la nuit, une partie des éléments perdus. La lutte continue acharnée dans l’après-midi, sur tout le front ; vers 16h30, à la suite d’un violent bombardement, l’ennemi attaque de nouveau et parvient à s’emparer des derniers éléments de notre ancienne première ligne. Toute la nuit est employée à consolider notre nouveau front et à remettre de l’ordre dans nos unités.
Dans cette période du 16 juin au 3 juillet 1915, les pertes du 32ème Corps d’Armée atteignent le chiffre de 13000 tués, blessés ou disparus, dont 257 officiers. Malgré l’état de fatigue qui résultait d’une lutte de près de six mois en Argonne, lutte incessante et particulièrement dure, ces troupes ont fait face aux plus rudes efforts sans une défaillance, sans un flottement et, jusqu’au bout, avec une ténacité et un courage admirables. Toute notre première ligne allant du plateau de Bagatelle à la route de Binarville a été perdue du 20 juin au 2 juillet 1915 ; mais l’ennemi n’a pu réaliser ces gains qu’en écrasant les défenseurs sous les décombres de leurs tranchées, grâce à la puissance de son artillerie. Sur tous les points, nos contre-attaques ont été menées avec vigueur ; et c’est devant nos baïonnettes que l’avance allemande est venue se briser le 2 juillet.

Le soldat CHAUSSON Rémy Victor du 112ème RI est décédé le 5 juillet 1915 à 2h à Braux-Sainte-Cohière (Marne) dans l’ambulance 3/15, de suite de blessures de guerre.

Mort pour la France.


COMTE Hyacinthe Abel Rosario

COMTE Hyacinthe Abel Rosario :

Hyacinthe Abel Rosario COMTE voit le jour le mercredi 5 août 1891 à 7 heures à Saint-Julien-le-Roux (07) - au lieu du Pont.
Il est le fils légitime de Xavier Florimond COMTE, maréchal ferrant, âgé de 27 ans et de Marie Anne Antoinette THURY, ménagère, âgée de 30 ans.
Signalement : cheveux châtains moyens - sourcils moyens - yeux marrons - visage ovale - menton saillant.
Taille : 1,61 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Hyacinthe sera étudiant ecclésiastique- séminariste.

Hyacinthe A. R. COMTE est décédé le dimanche 27 septembre 1914 à 2h, à l’âge de 23 ans, à Harbonnières (80).
Matricule 1760 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 4207.
Domicilié en dernier lieu à Champis.
Arrivé au Corps le 10 octobre 1912, incorporé le même jour.
Caporal le 8 novembre 1913.
Campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 27 septembre 1914.
Caporal au 99ème Régiment d’Infanterie, 12ème Compagnie.

Opérations dans la Somme de septembre 1914 à août 1915 :

Le 18 septembre 1914, le 99ème RI quitte les Vosges pour se porter le 24 septembre dans la zone Harbonnière - Caix - Cayeux
La région où le régiment allait être appelé à combattre de nouveau était bien différente de la première. Autant celle-ci était montagneuse, boisée, variée, autant celle-là était unie et monotone. Région riche et fertile, champs bien cultivés, villages ramassés, presque pas d’arbres, longues routes poussiéreuses l’été et boueuses l’hiver, telle est la partie de la France où pendant dix mois va opérer le 99e RI sous les ordres des lieutenants-colonels Arbey et Marty.
A peine arrivés, le 99ème RI reprend sa place dans la bataille, sans repos, avec un effectif incomplet. Mais le temps presse. Les allemands arrêtés dans leur marche vertigineuse sur Paris ont été bousculés sur la Marne et contraints à une retraite non moins rapide qui menace de tourner au désastre. Le régiment est engagé à Herleville le 25 septembre, progresse quelque peu mais ne tarde pas à se heurter à un ennemi solidement installé dans des tranchées profondes et bien dissimulées, qui par des tirs bien ajustés nous occasionnent des pertes sérieuses, dont le lieutenant-colonel Arbey, le capitaine Furtin, commandant de bataillon, les lieutenants De Ville De Travernay, Roumanteau, Robin, commandants de compagnie tués tous bravement en tête de leur unité et brisera nos attaques. Plusieurs fois dans un élan magnifique, le 99e R.I. essayera de culbuter les Allemands à Foucaucourt, à Dompierre, Fontaine-lès-Cappy, plusieurs fois il sera arrêté.
Le 24 septembre 1914, le 3ème bataillon est à la droite du 2ème objectif : Borent - Génermont - Fresnes - Mazancourt - Saint-Christ. A 17h15 après un renseignement positif de l’Armée, si le 14ème Corps pousse de l’avant, il prendra en flanc toutes les colonnes allemandes qui retraitent sur la rive droite de la Somme, en direction de Péronne. A 21h00, le 21ème Bataillon face à Soyécourt est au contact. Soyécourt est occupé par l’ennemi. Le 3ème bataillon est à sa droite à 300 mètres de la lisière Ouest du Bois de Vermandovillers. Le bois est occupé par les Allemands.
Le 25 septembre 1914, le 2ème bataillon du 99ème RI va attaquer Soyécourt, le 3ème bataillon lui va attaquer le bois de Vermandovillers. Le Colonel marche avec le 1er bataillon en lisière Est d’Herleville. Il dit « Nous sommes soumis à un feu des plus violent d’artillerie partant des environs de Soyécourt et battant le plateau à l’Est d’Herleville. Tout le régiment a été engagé dés la pointe du jour et occupe toute la lisière Est d’Herleville. Le 3ème bataillon qui attaquait le Bois de Vermandovillers a été ramené vers Herleville vers la lisière Est. Toute tentative pour déboucher d’Herleville reste infructueuse étant soumise à un feu d’artillerie des plus violents. Le plateau est battu par plusieurs batteries ».
A 11h35, le feu d’artillerie redouble d’intensité. A 11h40, « Le feu d’artillerie rend la situation intenable, ignorons l’emplacement des batteries allemandes. A 11h45 nous sommes soumis à un feu d’artillerie extrêmement violent et meurtrier qui rend notre situation difficile. Nous tenons toujours la lisière Est d’Herleville. Une nouvelle attaque allemande se prépare contre nous. A 13h45 avons été bousculés dans Herleville. A 17h10, allons reprendre notre mouvement en avant et lier notre action au 30ème RI ».
nota : dès le commencement du mouvement le Colonel ARBEY, Commandant du 99ème RI, est tué frappé d’une balle, en tête de ses éléments.
Le 26 septembre 1914, la 12ème Cie du 99ème RI se trouve à Herleville. Le 99ème RI pénètre dans Herleville, en occupe la lisière Est. Les habitants restés dans le village signale que l’ennemi s’est replié dans la direction du Bois de Vermandovillers. L’effectif du 99ème RI qui occupe Herleville, à ce moment, est de 355 hommes. Perte : 10 officiers et 1044 sous-officiers et soldats.

La Caporal COMTE Hyacinthe Abel Rosario du 3ème Bataillon, de la 12ème Cie du 99ème RI a été blessé le 26 septembre 1914 à Herleville - Foucaucourt.
Il est décédé le 27 septembre 1914 à l’hospice d’Harbonnières (Somme) des suites de blessures de guerre. Il est cité sur le Mémorial du 99ème RI.

Mort pour la France.


COURTIAL Louis

COURTIAL Louis :

Louis COURTIAL voit le jour le dimanche 31 juillet 1898 à 15 heures à Champis (07440) - au lieu la Faurie.
Il est le fils légitime de Louis COURTIAL, cultivateur, âgé de 36 ans environ et d’Eugénie JENNY, ménagère, âgée de 28 ans environ.
Signalement : cheveux châtains - yeux châtains - front vertical - nez rectiligne - visage long.
Taille : 1,73 m.
Degré d’instruction générale : 3.

Louis sera cultivateur.

Louis COURTIAL est décédé le dimanche 21 juillet 1918 à 11h, à l’âge de 19 ans, à Senlis (60) - à l’hôpital complémentaire d’Armée 44, annexe 3.

Matricule 346 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 17843.
Incorporé à son arrivée au Corps le 3 mai 1917. Soldat de 2ème classe au 55ème Régiment d’Infanterie.
Campagne contre l’Allemagne du 3 mai 1917 au 21 juillet 1918.
Passé au 71ème Régiment d’Infanterie, 4ème Compagnie, le 19 juin 1918.

Contre-offensive Alliée de juillet 1918 en Champagne :

Après plusieurs victoires importantes, les Allemands sont finalement stoppé par une contre-offensive française dirigée par le général Mangin le 28 juin 1918. Mais les Allemands n’ont pas dit leur dernier mot : Ils lancent l’offensive de la paix ; heureusement les Français écrasent les Allemands le 15 juillet 1918 dans la bataille défensive de Champagne. Près de 40000 Allemands sont tués, blessés ou prisonniers. Pas moins de 5000 Français seulement sont hors de combat. Cette victoire qui sauve la France, est l’œuvre des bonnes dispositions défensives et offensives du général Pétain, devenu alors Général en chef de l’armée Française. Trois jours après cette victoire défensive de la 4ème Armée Française, Foch (Général en chef des Armées Alliés) décide de réduire la poche de Château-Thierry pour mettre fin à tous espoirs de marcher sur Paris aux Allemands.

Voici donc que le 18 juillet 1918, à 4h30, depuis Bouresches jusqu’à Pernant, sur le front de 55 kilomètres des armées Mangin et Degoutte (10ème et 6ème armées), notre artillerie déclenche un formidable tir. C’est un barrage roulant derrière lequel cahotent 470 chars d’assaut : 320 Chars français devant Mangin et 150 devant Degoutte. Une nuée d’avions français et Anglais obscurcit le ciel et le nettoie d’ennemis. Ils s’attendaient bien à une offensive française ; mais malgré l’expérience du 28 juin, ils ne la concevaient pas autrement que précédée d’une préparation d’artillerie de trois où quatre heures. Or, rien n’avait annoncé cette charge des monstres d’acier, les Chars FT 17 de Renault. Ce sont la 9ème armée allemande du général Von Einem et la droite de la 7ème armée allemande du général Von Boëhm qui supportèrent le choc. Elles ont 8 divisions allemandes en première ligne et 10 divisions allemandes en soutien immédiat. En un instant, tout est englobé dans la bataille et il faut se hâter d’appeler des renforts de l’arrière et parmi les divisions appelées, celle du 71ème RI qui vient de recevoir le 12 juillet 1918, la Fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre.

Le soir, les deux Armées françaises dénombrent 12000 prisonniers Allemands ; un chiffre record pour une seule journée de bataille. Sur 55 kilomètres de front d’attaque, nos lignes ont progressé vers l’est d’une dizaine de kilomètres. La gauche de Mangin tient déjà les plateaux à 3 kilomètres de Soissons. En enlevant le plateau de Pernant, la 11ème division a déjà fait 2000 prisonniers allemands.

Le 19 juillet 1918 à 4h du matin, nouvelle ruée suivant la même méthode à laquelle l’ennemi n’a pas eu le temps de s’accoutumer. Même succès. Cependant vers Chaudun où deux divisions Allemandes fraîches, la 9ème et la 20ème ont été transportées en auto-camions, nos colonnes sont un instant arrêtées. Cet important succès rend la situation des Allemands extrêmement difficile. Du Plessis-Huleu, nos mitrailleuses françaises interdissent la route de Soissons à Château-Thierry, et nos canons Français la voie ferrée. Ce sont là les seules artères dont l’Armée allemande de Von Boëhm dispose pour alimenter les forces qui combattent sur la Marne. Or, voici que l’Armée de Mitry attaque à son tour entre Saint-Aignan et Boursault. Il faut reculer. Von Boëhm le fait fort habilement ; et dans la nuit du 19 au 20, il évacue la rive sud de la Marne.

Le 20 juillet 1918, pour éviter l’étranglement de la poche de Château-Thierry et la perte des troupes qui y sont engagées, Ludendorff envoie cinq divisions fraîches de renfort contre notre 10ème Armée française. Le Général Mangin progresse tout de même vers Hartennes et maintient sur tout son front les gains de la veille ; mais les efforts de notre 41ème division Française se brisent contre la résistance d’Oulchy-le-Château. Le Général Degoutte lui, pousse vigoureusement de l’avant ; et c’est maintenant de ce côté, la lutte pour Château-Thierry, déjà débordé par le Nord, cependant que de Mitry continue sa pression au Sud, et que la 5ème Armée Française de Berthelot attaque la poche par l’Est.

Le soldat COURTIAL Louis de la 4ème Cie du 71ème RI, est blessé le 20 juillet 1918 vers 4h du soir dans une attaque à Plessier-Huleu près de Soissons dans l’Aisne. Relevé par le brancardier Foucaut et vu à l’ambulance par le camarade Sifflet qui, gravement blessé s’est traîné près de lui et a pu lui causer quelques instant. Il est mort le 21 juillet 1918 à 11 heures d’une plaie à l’abdomen causé par explosion d’obus. Il est inhumé à Senlis.

Mort pour la France.


CROUZET Claude Théodore

CROUZET Claude Théodore :

Claude Théodore CROUZET voit le jour le vendredi 29 août 1873 à 7 heures à Champis (07440) - au lieu de La Combe-de-Rioux.
Il est le fils légitime de Jacques CROUZET, cultivateur, âgé de 23 ans environ et de Jeanne MARCOU, ménagère, âgée de 28 ans environ.
Signalement : cheveux et sourcils blonds - yeux roux - front rond - nez retroussé - bouche moyenne - visage ovale - menton rond.
Taille : 1,64 m.
Degré d’instruction générale : 1.

Claude sera cultivateur.

Claude T. CROUZET est décédé le mercredi 30 mai 1917 à 16h, à l’âge de 43 ans, à Limoges (87) - au Mail du Mas-Loubier.

Matricule : 922 - recrutement de Privas.
Matricule au Corps : 10949.
Incorporé le 13 novembre 1894.
Envoyé en congé 24 septembre 1895.
Célibataire et domicilié à Champis.

Rappelé le 1er août 1914 par décret de mobilisation générale. Arrivé au 119ème Régiment d’Infanterie Territoriale le 14 août 1914.
Le 3 octobre 1914, soldat au 145ème Régiment d’Infanterie Territoriale, 7ème Compagnie.
Campagne contre l’Allemagne du 30 août 1914 au 30 mai 1917.

Opérations en Aisne du 145ème Régiment d’Infanterie Territoriale (juin 1917) :

L’armée territoriale et sa réserve se composent d’hommes ayant accompli le temps de service dans l’active et la réserve, âgés d’au moins 37 ans, et ils ne doivent pas être engagés en première ligne. Ses régiments seront toutefois en première ligne durant la guerre de mouvement de 1914 comme à Maubeuges et sur le front de la Somme. Après avoir joué un rôle efficace, les groupes de divisions territoriales mises en première ligne sont dissous en octobre 1914, la guerre se stabilisant en guerre de position dans les tranchées. Les régiments d’infanterie territoriaux ne devaient pas coopérer aux opérations en rase campagne ; le plan de mobilisation ne le prévoyait pas, et ces régiments n’étaient pas outillés pour prêter leur appui aux régiments actifs. Toutefois les RIT des régions du Nord et de l’Est se trouvèrent engagés d’emblée dans la bataille pour défendre leurs villes et villages. De plus, dès la fin août 1914, les plus jeunes classes des territoriaux furent intégrées dans des régiments d’infanterie d’active et de réserve pour compenser les pertes.
Les régiments territoriaux sont initialement prévus pour assurer un service de garde et de police dans les gares, les villes, sur les frontières, sur les voies de communication, à l’occupation et à la défense des forts et places fortes, des ponts et autres lieux sensibles. Ils se trouvèrent par suite des circonstances engagés dans la bataille ou avec une participation indirecte dans les combats. Les territoriaux effectuent de la même manière divers travaux de terrassement, de fortification, de défense, entretien des routes et voies ferrées, creusement et réfection de tranchées et boyaux. Ils forment, avec les gendarmes et les chasseurs forestiers des détachements chargés de suivre l’armée en marche pour explorer et nettoyer le champ de bataille. Il récupèrent ainsi un important matériel composé d’effets en tout genre, notamment des armes, arrêtent et escortent des soldats allemands isolés ou blessés, ramassent, identifient et ensevelissent des cadavres, construisent et gardent des camps de prisonniers. Ils saisissent également du bétail égaré. Ils sont également chargés de missions de ravitaillement et autres missions de soutien aux troupes de première ligne, sous les bombardements et les gaz de combat. Un nombre important de territoriaux perdent la vie dans ces actions méconnues et difficiles mais indispensables. Au fil des mois, alors même que la distinction dans l’emploi entre les régiments d’active et les régiments de réserve s’estompe, la spécificité de la territoriale cède la place à une utilisation commune à toutes les formations. De fait, les régiments territoriaux sont engagés en première ligne.
Le 145ème RIT est composé d’ hommes âgés de 40 à 45 ans, c’est-à-dire nés entre 1868 et 1874. La durée est de sept ans. Rapidement la réserve de l’armée territoriale incorpore les hommes âgés de 46 à 49 ans c’est-à-dire nés entre 1868 et 1865.
Le 5 février 1917, le 145ème RIT s’appellera dorénavant le Régiment "La Biesme" (La Biesme, nom donné en souvenir de la vallée de la Biesme en Argonne où le 145ème a cantonné de février à août 1915 et où il a fait preuve d’une grande abnégation, d’un grand courage, et d’un grand dévouement). De janvier à juin 1917, il est basé dans la région de Melzicourt, le bois d’Hauzy en Champagne-Ardenne puis dans l’Aisne à Berry-au-Bac, Sapigneul et Cormicy.

C’est durant cette période que le soldat CROUZET Claude Théodore du 145ème RIT, 7è Cie, natif de Champis, a été évacué vers l’hôpital complémentaire n° 49 de Limoges (Haute-Vienne) où il y est décédé le 30 mai 1917 à 16h de maladie contractée en campagne.
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Mort pour la France.